Je n'avais pas lu le texte original, et ai donc commencé Fondation il y a quelques semaines sans attentes - si ce n'est que j'avais vaguement entendu que cet univers, imaginé par Isaac Asimov en 1951 (!) était un précurseur ayant largement influencé Star Wars, Dune etc.
Seulement voilà, Fondation n'avait pas été adaptée à l'écran auparavant (par crainte du côté rébarbatif d'une cosmogonie où les mathématiques occupent une place importante ? à cause des ellipses monumentales ?) et n'a de fait pas connu la postérité universelle de l'oeuvre de Georges Lucas. Eh bien, si Apple ne parvient pas à rendre visuellement éternelle Fondation, les qualités de la série sont trop évidentes pour bouder notre plaisir.
Si la série démarre en dents de scie, avec des épisodes 2 et 3 en dessous du reste, on est vite happé par une histoire fascinante, très bien rendu à l'écran par une alternance de scènes d'action réussies, rythmées, de jeux de pouvoir subtilement menés (le parallèle avec Game of Thrones est valable par endroits), de plans magnifiques (signature Apple : des rayons de lumière au large de Synnax, planète d'eau rappelant Interstellar, aux steppes de Terminus, chaque planète dégage une beauté, presque scolaire certes, mais incroyablement satisfaisante).
À l'exception des membres de la Genetic Dynasty (triumvirat de clones à la tête de l'Empire, chacun à un stade de vie différent - quel concept superbe !), on peine toutefois à s'attacher aux personnages, qui nous échappent, ou n'arrivent pas à générer assez d'affect chez le spectateur (les scènes d'amour sont, à cet égard, à blâmer) ; et si la série dans son ensemble est bien épique, il lui manque des têtes d'affiche pour incarner cette epicness : c'est là sans doute qu'elle manque son envol vers des cieux plus augustes.
L'un dans l'autre, accrochez-vous lorsque la machine se met en marche, pour découvrir une pépite un peu sous-côtée ensuite. Je me lance dans la saison 2 avec hâte.