Cette série, débutée à la fin des années 90, part d'une envie de quelques personnes de rendre homme aux séries de Sentai (Bioman, Spielvan, et d'autres) en faisant leur propre série, mais de façon totalement amateur, donc avec les moyens du bord.
La série est publiée très lentement, suivant la disponibilité de chacun, au point que la conclusion de la série n'apparaitra qu'en 2013, soit plus de 10 ans après ses débuts ! Il faut dire qu'au départ, c'est juste un projet de potes, qui a pris ensuite une ampleur inattendue suite à ses diffusions sur Internet et en conventions, et aujourd'hui, voici enfin la conclusion tant attendue.
Reprenant à l'identique les codes du Sentai (les phases de Transformation à la X-Or, le groupe de cinq héros représentant chacun une couleur, le combat avec le robot géant, les monstres ridicules, les combats faisant honneur aux trampolines...), c'est très sympa à regarder, au montage assez impressionnant pour un projet dit amateur, et une évolution de la série qui reflète en gros les progrès techniques survenus en plus de 10 ans.
Au début, ça sentait vraiment le travail bricolé avec un montage hasardeux, le son qui déconnait parfois, et au fur et à mesure, on peut même dire que ça s'est professionnalisé. C'est criant dans les deux derniers épisodes, tournés aux alentours de 2005 et montés en 2012. Là, on a droit à un montage impeccable, et même à des effets spéciaux, surtout des effets de lumière pour donner plus de corps à l'ensemble. C'est vraiment du très bon travail.
Cette déclinaison du Sentai à la sauce française (ah, le Yellow Baguette ou Black Beaujolais) est réussie, où l'on sent un vrai travail de potes, mais aussi un hommage à un genre qu'ils ont apprécié.
Pour moi qui ait très bien connu ce genre-là (et étant un grand fan de X-Or et de San Ku Kaï), je m'y retrouve complètement, car tous les codes sont là, y compris un final assez triste où l'on retrouve une valeur fondamentale chez les Japonais : le sacrifice.
Quant aux acteurs, plusieurs d'entre eux nous sont connus car ils travaillent soi chez Nolife ou Animeland ou des sites de jeux vidéo, mais ils s'améliorent peu à peu dans leur jeu et aussi dans les dialogues ; il faut dire qu'une bonne partie a sans doute du être réécrite en postproduction, et ça sonne mieux.
Avec cette conclusion inespérée (presque 8 ans d'attente entre l'épisode 4 et les deux derniers), c'est un superbe hommage et une grande fierté de la part de leurs créateurs qui peuvent laisser pantois plus d'un projet amateur. Et il faut défendre à tout prix la Tour Eiffel !