Days of our laughs
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Marta Kauffman et David Crane proposent une lecture intuitive de la culture américaine en général, voire Newyorkaise. Le cercle d’amis est un outil de divertissement pour le moins efficace, car il est commun à tous. On aborde souvent ce segment de vie comme une nouvelle génération avec des valeurs et des problèmes que nombreux d’entre nous rencontrerons tôt ou tard. L’étude est donc d’ordre sociologique, cependant, on ne s’écarte pas non plus de l’évolution technologique (internet et téléphones portables), qui accompagne cette jeune génération en quête de maturité.
Là où la série réussit à séduire les critiques et le public, c’est dans le sens du réalisme. Les personnages introduits évoquent cette réalité que nombreux finissent par fuir. Ils fuient leurs responsabilités auxquelles on les y a prédestiné. Le fond en dit long, mais ce qui nous détend avant tout, c’est de prendre du recul sur les modèles de vie qui ont tendance à être mal appréhendé dans ces types de série. La comédie reste donc le facteur de séduction que les personnages imposent. Le duo Joey Tribbiani-Chandler Bing (Matt LeBlanc-Matthew Perry) définit avant tout le burlesque qui borde une colocation masculine. Ils ont beau s’enfermer dans leur personnalité conservatrice, ils tendront un jour à s’intégrer et à s’adapter à leur condition sociale. Ross Geller (David Schwimmer) rebondit sur les échecs, Pheobe Buffay (Lisa Kudrow) partage sa sagesse et son instinct maternel, Monica Geller (Courteney Cox) épouse la contrainte féministe et Rachel Green (Jennifer Aninston) hérite d’une instabilité morale et sociale. Tous possèdent une écriture ouverte où les exemples se multiplient au fil des saisons.
Et malgré cet aspect linéaire, la réalité fait que chacun s’engage dans un épanouissement personnel. Ils n’hésitent pas à persister dans leur métier ou à le changer pour se découvrir. Et sur ce point, on en apprend davantage sur les relations professionnelles qui opposent des personnalités, baignant volontairement dans le cliché. On parodie grâce à une mise en scène avant tout pédagogique. La créativité des situations peut toucher la sensibilité, mais tiendra son rang dans le domaine de la modestie. Les relations durables s’installent donc peu à peu, mais au sein du groupe. On développe alors un rapport homme-femme, basé sur l’amitié et le pardon. Nous sommes conscients d’une cohabitation parfois complexe, mais sincère.
Là où l’on pêche, c’est dans les enjeux posés. On les simplifie énormément d’un épisode à l’autre, alors que l’on pourrait les approfondir davantage afin de proposer des solutions. Au lieu de cela, on nous suggère une résolution douce et amère, sondée par le pardon. Bien que les conventions sociétales puissent s’identifier dans ces quiproquos burlesques, il serait plus subtil de tenter une approche fermée, selon le cas étudié.
Au final, la série « Friends » ne dément pas son rang, comme référence culturelle et sociale. On met en avant les amis devant la famille, tout en inculquant l’éducation psychologique nécessaire afin de surmonter les obstacles de la vie. L’émancipation, l’ascension et la liberté sont des valeurs que l’on prépare toute sa vie et l’on ne cessera jamais de construire son avenir sur des faits spontanés ou bien sur ses acquis, durement mérités.
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Créée
le 31 oct. 2017
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