Days of our laughs
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le 6 mai 2020
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Critique initialement publiée sur Le Con, Le Culte et Les Écrans.
Nous sommes en octobre 2019, j’achève la sixième saison de Brooklyn Nine-Nine et réalise que cette sitcom est en fait la seule que j’ai réellement suivie. How I Met Your Mother ? Pas pour moi. Big Bang Theory ? Affreusement peu drôle.
Engoncé dans la certitude que la faiblesse de la mise en scène couplée aux rires enregistrés n’étaient que ruine de l’âme, je décidai que Brooklyn Nine-Nine était un heureux accident dans un milieu qui n’était pas fait pour moi.
Pourtant , une amie, appelons la, Louise B un jour me dit » KEUWAAAAAA MAIS T’AS JAMAIS VU FRIENDS! C’EST INCROYABLE ». Pris d’une faiblesse rhétorique et d’une envie d’élargir mes frontières, je m’engage à regarder la première saison de la série de Crane et Kauffman, persuadé que je pourrais ensuite resquiller en arguant que j’avais essayé, mais que non merci ce n’est pas pour moi.
Nous sommes en octobre 2020 et je viens d’achever la dixième et ultime saison de Friends ce qui veut dire d’une part que j’ai dépassé ma promesse initiale et d’autres part qu’effectivement Friends ce n’est pas loin d’être incroyable.
Le dispositif est simple, Sitcom oblige, on suit 6 personnages dans une quasi-unité de lieu. Surfant sur les clichés, on aura l’intello prétentieux, l’excentrique, le cynique, la control-freak, le neuneu attachant et la bimbo. Tous sont formidablement interprétés par des acteurs qui frôlent le surjeu en permanence tout en restant incroyablement touchant, et réussir ça sur 10 ans, c’est une prouesse qu’il faut souligner.
Niveau Scénario, la aussi la qualité est au rendez-vous. Si la série est clairement un reflet de son époque tant sur sa non-mixité que sur son cadre social assez insouciant, des américains riches ou faussement pauvres qui n’ont pour préoccupations que leurs amourettes et leurs cadres de vie, elle parvient à rendre tous ses personnages attachants et à faire ressentir une palette d’émotion assez vaste pour ce qui aurait pu être d’insupportables problèmes bourgeois.
En une décennie, Friends a fait parti du foyer de millions de personnes, évoluant en permanence pour donner des sujets de discussion, faire intervenir de nouveaux guests ou faire courir un peu plus des running gag ( » we were on a break »), sans jamais tomber dans une marche forcée ou des répétitions malvenu.
Vous l’aurez compris, on tombe sous le charme , peut être un peu désuet, de Friends en un claquement de doigts. Pour autant, aussi charmé, suis-je, il y a quelques écueils qui empêchent la série d’entrer au Panthéon des incontournables.
En fait il n’y a qu’un écueil, un seul récif sur une mer translucide : la peur panique du changement. Que ce soit avec les Cliffhanger entre les saisons qui sont irrémédiablement annulés des la reprise de la saison suivante, la mise en scène qui ne prends jamais aucun risque et se contente des mêmes ressorts années après années, , ou pire encore, les épisodes best-of se contentant de rediffuser des saynètes du passée sur des thèmes bien précis (Noël, l’appartement, etc.).
Ce manque d’audace n’est pas révoltant, bien sure, mais il témoigne d’une alchimie que jamais il ne faut toucher de peur de faire foirer le mélange.
On regarde Friends comme on mange un repas chez mamie, on est comblé des petites attentions, c’est toujours délicieux même s’il faut bien avouer qu’on est rarement surpris…Et après tout qu’importe, le manque de surprise empêche la déception.
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Créée
le 20 oct. 2020
Critique lue 73 fois
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