Cette série commence par une saison un peu trop classique, arrivant mal à cacher que 99% de son inspiration vient de X-Files, et aux épisodes pas franchement renversant.
Et pourtant, à l'image du cliffhanger magnifique et tout en subtilité de la fin de cette première saison, elle prend peu à peu son envol pour développer sa propre personnalité.
Difficile de cacher l'influence de la série de Chris Carter : même idée de base, même tension sentimentale entre les deux personnages principaux, même gout pour l'étrange et les déviations de la science, peut être encore mieux illustrées dans Fringe par des épisodes qui dévoilent une étrangeté vraiment délicieuse.
Le thème principal de la série (ne le dévoilons pas pour ne gacher le plaisir de ceux qui n'ont pas commencer à la regarder) apportent lui aussi beaucoup de richesse, surtout dans la saison 3, et son traitement dérive agréablement, d'une lutte à mort entre deux camps vers une prise de conscience tardive des errances des uns et des autres, l'écueil du manichéisme est agréablement évité. La série est de plus parcouru par un souffle tragique et une odeur de fin du monde assez réussie.
Ce qui nous amène au point particulier et même unique de cette série : c'est une série de sf / fantastique, et pourtant la résolution de la plupart des énigmes, des épisodes, reposent la plupart du temps sur la psychologie et les émotions, y compris dans les épisodes entièrement standalones ne suivant pas ou peu la trame principale, qui, entre des scénarios axés sur des phénomènes vraiment étranges et perturbants, et des personnages secondaires voire moins que ça toujours ultra bien écrits et fouillés, sont toujours marquants voir pour quatre ou cinq d'entre eux, vraiment bouleversants.
C'est vraiment ce qui m'attire dans Fringe et qui me pousse à y revenir, cette attention généralement antinomique de la sf portée aux personnages, à leur émotions, à leur psychologie, cette finesse dans la description des interactions sociales et sentimentales, qui culminent ici dans un personnage qui est pour moi l'un des plus beaux miracles de la création télévisuelle : Walter Bishop.
Oui c'est un miracle, car on a du mal à croire qu'un personnage à moitié fou, ultra fragile, aux émotions à fleur de peau réussisse à être toujours magnifique et bouleversant et jamais grotesque, saluons donc la performance des scénaristes de l'acteur, car si j'avais un point à retenir de cet série ça serait vraiment celui là...
Bon il y a des défauts aussi, un coté martial parfois un peu ridicule, une certaine volonté d'en mettre un peu par la vue qui ne passe pas toujours parfaitement, des personnages faire valoir comme Astrid ou Charlie qui mériteraient d'être plus développés, mais j'insiste pour toi spectateur peut être déçu par la première saison, cette série mérite vraiment sa chance, elle a une personnalité vraiment à part pour une série SF, il suffit de comparer par exemple avec Warehouse 13 pour voir la différence dans la qualité de l'écriture et de la réalisation ; deux mondes les séparent.