Tribute à ZAZ ?
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le 3 févr. 2017
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Frontier, c’est un peu comme si tu regardais une bande de brutes poilues se battre pour des peaux de castor tout en essayant de faire passer ça pour une intrigue historique. La série se déroule dans le Canada du 18e siècle, en pleine guerre pour le commerce des fourrures. Ça sent le froid, la sueur et l’épicéa, mais malgré toute l’action et les décors magnifiques, Frontier peine à te garder captivé avec autre chose que les abdos de Jason Momoa.
Jason Momoa, alias Declan Harp, est la star de ce show. Un trappeur mi-Irlandais, mi-Cree, tout en muscles et en vengeance, qui n’hésite pas à trancher dans le vif (littéralement) pour récupérer ce qu'il pense lui revenir. Sa présence est indéniable, il grogne mieux que quiconque, et quand il balance des coups de hache, tu te dis que les castors n’ont qu’à bien se tenir. Mais voilà, Declan Harp est un peu trop unidimensionnel. C’est un mec qui veut du sang, de la vengeance, et peut-être un contrat d’ambassadeur pour le cuir, mais à part ça, on reste sur notre faim en termes de développement de personnage.
L’intrigue de Frontier est censée être complexe, avec des complots commerciaux, des rivalités entre trappeurs, et des jeux de pouvoir entre les compagnies de fourrures, mais en réalité, ça se résume souvent à "Qui peut se battre le plus fort et le plus sale ?" L’histoire avance, mais avec des intrigues secondaires qui finissent par se perdre dans la neige. Entre les alliances changeantes, les trahisons qui tombent à plat, et les intrigues commerciales aussi excitantes qu’une réunion d’actionnaires, on se demande parfois où veut vraiment aller la série.
Le plus gros problème, c’est que Frontier veut jouer sur deux tableaux : l’action brutale et la politique. Mais à force de trop vouloir mélanger les deux, ça finit par ressembler à un grand melting-pot où aucune saveur ne ressort vraiment. Tu passes d’une bataille sanglante à une discussion sur le commerce des fourrures comme si tout était du même niveau d’intérêt. Spoiler : ça ne l’est pas. L’intensité des combats, bien chorégraphiés, est souvent suivie de scènes où l’on parle de marges bénéficiaires sur les peaux de bêtes, ce qui casse un peu le rythme.
Les autres personnages ? Pas mal de clichés sur pattes. Le gouverneur Lord Benton, interprété par Alun Armstrong, est l’archétype du méchant sadique sans nuance, tellement caricatural qu'il en devient presque comique. Les seconds rôles sont là pour meubler, entre la veuve vengeresse, le jeune naïf qui découvre les horreurs de ce monde, et les trappeurs bourrus qui grognent plus qu’ils ne parlent. Bref, personne n’échappe vraiment aux stéréotypes, et tu finis par te demander si les castors ne sont pas les personnages les plus intéressants de l’histoire.
Visuellement, Frontier fait quand même plaisir aux yeux. Les paysages canadiens sont magnifiques, avec leurs forêts denses, leurs rivières gelées, et leurs montagnes imposantes. On est plongé dans cette nature sauvage où survivre est un exploit en soi. Mais là encore, l’esthétique brute et sauvage est souvent gâchée par une intrigue qui manque de mordant.
L’un des points frustrants de la série, c’est qu’elle semble avoir toutes les cartes en main pour être un grand drame historique, mais elle tombe souvent dans des facilités scénaristiques. Plutôt que de creuser vraiment les motivations des personnages ou d’explorer en profondeur les enjeux politiques et économiques de l’époque, Frontier se contente de rester en surface, avec une violence gratuite qui finit par lasser.
En résumé, Frontier est une série qui mise sur la brutalité et le charisme de Jason Momoa pour capter ton attention, mais qui manque de profondeur pour vraiment te tenir en haleine. Si tu aimes les batailles sanglantes et les paysages grandioses, tu y trouveras peut-être ton compte. Mais si tu espérais un drame historique bien ficelé avec des personnages nuancés, tu risques de vite vouloir jeter l’éponge… ou une peau de castor, au choix.
Créée
le 21 oct. 2024
Critique lue 5 fois
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