Fruits Basket
7.3
Fruits Basket

Anime (mangas) TV Tokyo (2019)

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Ayant découvert le manga il a plusieurs années déjà, je n’avais cependant jamais lu ni même visionné l’anime (la première version) par peur d’être déçue ? Pour moi les Shōjo (tranches de vie) se ressemblent tous beaucoup, et je pensais à tord que si ce manga ne faisait pas plus de bruit que ça, c’est qu’il était oubliable.

Grosse erreur que j’ai commise. Je suis partie avec un apriori ridicule et infondé, ce n’est pas parce qu’une œuvre est méconnue (Monster ????) qu’elle n’est pas intéressante.

Fruit basket est une histoire touchante, extrêmement triste, compliquée et pleine d’espoir aussi finalement. J’ai dévoré l’anime (la dernière version), et ai regardé les 3 saisons en moins d’une semaine, tellement l’anime est addictif. On veut comprendre les personnages, en apprendre plus sur eux, pourquoi ils agissent de telle manière etc…


Premièrement, l’animation est magnifique, vraiment magnifique. Les couleurs sont acidulées, il y a un vrai travail sur la qualité des dessins et c’est vraiment plaisant à regarder tout au long des 3 saisons.

Les Ost sont très peu existants, le seul qui se retient, car on l’entend à toutes les sauces (pour mon plus grand plaisir) c’est « Spring will come when the snow melts away ». Magnifique, poignant et toujours utilisé à bon escient.

Si l’on creuse un peu plus et qu’on fait abstraction de « l’emballage » de l’anime, les personnages sont très intéressants à suivre, même si certains après la fin de l’œuvre restent un mystère pour moi. D’un point de vue « moral ».

Shigure par exemple, est un de ceux que je n’arrive pas à cerner. Est-il mauvais, est-il gentil ? Et bien, je dirais un peu des deux. Il est aussi toxique avec Akito qu’il est gentil avec Tohru, mais je ne sais pas pourquoi ce personnage ne m’a jamais inspiré une grande sympathie et c’est bien le seul de la série.


Pour résumer grossièrement, la série traite de la peur de l’abandon, du rejet et de traumatismes parentaux en tout genre. Ce sont des thématiques qui peuvent toucher n’importe qui et je dois bien avouer que les backstrory de chacun sont toutes assez tragiques, à part peut être celle d’Hiro.

De manière générale, j’ai énormément apprécié l’anime. Il est vrai, (et ce malgré le coté fantastique) qu’il dépeint une réalité troublante de vérité. Les cris, les insultes, la haine, les regrets, l’incompréhension et les quiproquos sont au rendez vous et le mal-être des personnages ne fait qu’accroître jusqu’à l’apparition de Tohru. La relation entre elle et les signes du zodiaque est vraiment incroyable. C’est grâce à elle que tous évoluent, deviennent plus forts et lâchent prise. C’est réellement intéressant à suivre.


Voici donc les gros points forts de la série :

Arisa et Hanajima.
Qui ne rêverait pas d’avoir des amies comme elles ? J’ai lu/regardé beaucoup de manga/anime portés sur l’amitié et celle de tohru et de ses deux meilleures amies fait partie de mes préférées. Elles sont sincères, protectrices, à l’écoute, elles la soutiennent et inversement. Leur trio représente tellement une amitié saine que leur « séparation » met les larmes aux yeux. J’ai adoré Arisa et Hanajima, qui sont si différentes l’une de l’autre, mais aussi de Tohru et pourtant tout les unis. J’ai vraiment trouvé ça dommage qu’à aucun moment elles ne soient au courant pour la malédiction, je pensais que tohru leur dirait tout et ce point là m’a un peu étonnée/contrariée.

Autre point que j’ai adoré dans ce Shōjo, c’est que pour une fois (c’est assez rare pour le souligner) : pas de « rivalités » malsaines entre les filles. Il est de coutume d’introduire des personnages féminins totalement excessifs, qui haïssent le love interest principal et qui bien souvent sont jalouses au point de blesser parfois grièvement le personnage principal.

Mais dieu merci, pas dans cet œuvre. Même le trio fan club de Yuki s’avère être au final pas aussi mauvais qu’on aurait pu penser. Que ce soit Kagura, Rin, Kisa, et de manière générale toutes les filles qui croisent le chemin de Tohru : aucune ne la déteste. Ça ne se passe pas forcément très bien de prime à bord, mais elles finissent très rapidement par l’aimer et devenir amies.
J’adore la complicité qu’on les filles entre elles et je trouve ça bien que pour une fois, on ne les mettent en compétition, au contraire : on les laisse s’entraider.

Enfin, le dernier point que j’ai particulièrement apprécié : les démonstrations d’affection.

Ce n’est pas un Shōjo « plan plan ». Enfin si, mais pas vraiment. Les personnages ne mettent pas tant de temps que ça à réaliser leurs sentiments, et on sait ce qu’ils pensent même s’ils ne se confessent qu’à la fin de la série.
D’habitude, rien de justifie dans l’histoire qu’il faille attendre la fin de l’anime pour se confesser. Dans fruit basket, ils ont leurs raisons et elles sont logiques. De ce fait, je ne peux pas en vouloir aux personnages d’avoir mis du temps à se confesser. Les scènes d’amours sont nombreuses tout au long de la série, elles sont plus ou moins subtiles, mais elles sont surtout réalistes. Les traits ne sont pas trop exagérés, les actions non plus. Les paroles sont justes, l’émotion est toujours présente. J’aime énormément la palette d’émotions qui se trouve dans cette œuvre, car elle propose une infinité de façon d’aimer et je trouve ça rafraîchissant.

Ceci étant dit, ce qui va suivre va aller quelque peu à l’encontre de ce que je viens d’avancer, car je n’ai pas aimé « le retournement de situation » par rapport aux sentiments de Yuki.
Dès le départ, je trouvais que Tohru allait vraiment bien avec Kyo et Yuki et je ne pouvais me résoudre à en choisir un seul. Dans cette optique, je me suis dit que j’allais rester attachée aux deux et voir comment ils évolueraient. Depuis le début, Yuki est très proche de Tohru au même titre que Kyo. Seulement, je n’y ai jamais vu une relation platonique entre eux. Alors certes, ils ne s’embrassent pas, mais je ne me vois pas rougir devant la personne, vouloir être 24h/24h avec elle, ni ne m’énerver quand quelqu’un essaye de flirter avec elle, si je ne suis pas amoureuse de la personne.

Donc c’est sur cette base là, que je trouve que le discours de Yuki « je t’aime comme une mère » est vraiment ambiguë. Une mère, on a de l’affection pour elle, on se sent apaisé, on est attiré par sa lumière etc, comme il l’est par Tohru. Sur ce point là, je suis d’accord. Le problème c’est que depuis le début de l’anime, il nous a clairement été montré autre chose : un Yuki extrêmement protecteur, jaloux, qui ne vit que pour son sourire, qui lui court après, qui l’embrasse sur la joue il me semble, qui veut l’avoir auprès de lui et j’en passe. Il rougit sans cesse quand elle sourit… pour moi, ce n’est pas une amitié platonique ça.

D’ailleurs pour illustrer une amitié platonique, il y Arisa/kyo qui s’apprécient dans le fond mutuellement, mais préfèrent s’insulter et se battre plutôt que de s’entendre. Alors évidement, ce n’est pas dans le caractère de Yuki ni de Tohru d’agir comme ça, mais je les trouvais bien trop ambiguës dans leurs actions et sentiments pour que ça soit purement « maternelle ». Je pense surtout que l’auteur ne voulait pas que Yuki finisse seul et donc il fallait justifier le fait qu’il ne finisse pas avec Tohru et voilà.

Bref, un « abandon » aurait été mieux, j’aurais préféré qu’il soit amoureux d’elle et qu’il réalise petit à petit qu’ils n’étaient pas fait pour être ensemble, plutôt qu’un revirement de situation qui arrive d’un coup, juste pour justifier son couple avec Machi (qui est soit dit en passant, un peu forcé et trop peu développé, tout est allé trop vite).

Deuxième point qui m’embête un peu et qui regroupe en fait plusieurs points : la malédiction que portent les 12 zodiaques.
Le manque de justification quand à la disparition de leur malédiction me dérange un peu. Au début avec Haru, c’était bien fait. Je trouvais ça bien de voir le lien s’effriter. C’est quand il a commencé à se rebeller et à savoir ce qu’il voulait vraiment que l’emprise d’Akito a cessé de prendre sur lui. Que la malédiction disparaisse ou du moins se brise grâce à leur évolution je trouvais ça intéressant. Seulement, juste au dernier épisode, tous les liens se brisent sans réelles explications. Est-ce parce qu’Akito réalise qu’elle est vouée à être abandonnée par les siens ? Est-ce parce que Tohru les a influencé de manière positive ? Mais dans ce cas, ça n’explique pas pourquoi tous simultanément. Rien ne justifie que tous les liens (ou presque) se soient brisés en même temps et je trouve ça frustrant. Alors que tohru voulait les libérer, ce qui créait une tension dans le scénario, est interrompue. Ses inquiétudes étaient vaines, car grâce à la magie du scénario, ils se sont tous rompus. Dommage pour cet aspect qui a été traité un peu, rapidement.


Dernier point qui me laisse dubitative, c’est la mère de Tohru. Le coup des destins liés c’est du vu et du revu. La mère qui a disparu mais qui était adorable, aidait tout le monde et qui a eu une fille adorable qui ne se laisse jamais abattre, c’est du déjà vu. Le plus dérangeant, c’est que comme pour beaucoup d’histoire d’amour, il faut qu’il y ait ce rapport à l’enfance. Il faut que ceux qui vont finir ensemble, se soient déjà rencontrés de manière direct ou indirect étant enfant et ici, tout passe par la mère de Tohru.
On a compris qu’elle était importante dans sa vie, dans celles de ses amis et même pour Yuki et Kyo quelque part. Mais elle prend trop de place, elle n’est pas le sujet principal et pourtant elle revient au moins à chaque épisode et je trouve ça fatiguant. Elle est décédée et c’était une personne extraordinaire d’accord, mais est-ce vraiment une raison pour en parler toutes les deux minutes ?
Je trouvais vraiment que son développement allait trop loin pour quelqu’un de mort. En soit, ce n’est pas inintéressant, mais on se concentre davantage sur elle que sur le fond du problème. À savoir : la malédiction. C’est embêtant car plein d’histoires partent avec le même postulat : Des parents décédés qui ont eu un enfant, qui a dû s’élever seul etc… c’est un peu le starter pack de tous les shōjo fantastiques donc bon…


Malgré tout, j’ai adoré l’anime. Même si ça tirait un peu en longueur, j’ai dévoré les trois saisons. La fin est extrêmement satisfaisante et émouvante, je recommande cet anime à quiconque apprécie la fraîcheur et la spontanéité des sentiments, des plus beaux comme des plus sombres.

Hanadolce
7
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le 1 déc. 2021

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