Tout le monde ou presque s’accorde à voir en Futurama une série d’animation génialissime, parfois meilleure, parfois équivalente aux Simpson, et ce pour des raisons aussi nombreuses que l’on peut trouver de critiques sur le site.
Docteur_Jivago se délecte entre autres de la critique acerbe de l’Amérique et son humour particulièrement cynique.
La mine de références qu’est la série tout comme son inventivité débordante font les choux gras de Kaputt.
Pelomar quant à lui applaudit notamment une série parvenant à évoluer et à se renouveler sans jamais trahir son univers.
J’aimerais cependant revenir sur un point soulevé presque anecdotiquement par certains SensCritiqueurs comme par beaucoup de fans que vous pourriez rencontrer dans la vie de tous les jours :
Un premier visionnage de Futurama par un spectateur jeune lui laisse souvent un goût amer voire désagréable, n’y voyant qu’une pâle copie de l’univers tout en jaune développé en parallèle de Matt Groening, alors qu’une redécouverte plus tardive a davantage tendance à provoquer l’enthousiasme.
Comment expliquer une apparente constance dans l’évolution de l’appréciation de cette série ?
S’arrêter à l’aspect purement behavioriste de ses personnages, volontiers plus grossiers voire orduriers que leurs lointains cousins simpsonesques, serait beaucoup trop facile. Effectivement, Futurama n’est pas une série aussi familiale que Les Simpson (que ce soit par égard au langage ou au comportement, souvent immensément plus crus, de ses protagonistes) et son humour volontiers plus cynique et référencé rebuterait plus d’une tête blonde encore peu rompue à l’expérience cinématographique et télévisuel.
Bien plus encore, c’est dans sa manière d’aborder les sujets d’actualité que Futurama se démarque. Abordée par le prisme d’une société futuriste, Matt Groening pour ce faire se voit dans l’obligation d’employer un langage plus codé et détourné. En définitive, cette manière de faire apporte un regard d’autant plus acerbe envers la société telle que la conçoivent les créateurs, totalement réfractaire au changement car, exception faite de ses progrès technologiques et civilisationnels, identique en tous points de vue à notre actualité d’un point de vue social.
Bien évidemment, dans un bond de 1000 ans en avant, que serait une telle critique sans une bonne dose d’américanisme (l’impérialisme américain se poursuit au point d’y voir leur si glorieuse nation présidente de la Terre !) et de mauvaise foi entrepreneuriale !
Effectivement, lorsque l’on redécouvre Futurama avec toutes ces données en tête, le fou rire n’en est que plus grand.