Suite au succès fracassant de Star Wars, Universal et ABC tentèrent eux aussi de proposer leur space-opera, télévisuel celui-ci. Sous la direction de Glen A. Larson, Battlestar Galactica donnera naissance à un pilote de plus de deux heures budgétisé à sept millions de dollars (un record pour l'époque), à une vingtaine d'autres épisodes jusqu'à son arrêt en 1979 et à un procès pour plagiat, la 20th Century Fox n'ayant pas franchement apprécié les "emprunts" au hit de 1977.
Sacrément ambitieux pour l'époque, Battlestar Galactica partait sur des bases solides, son long pilote bénéficiant de l'apport de John Dykstra pour la réalisation d'effets visuels étonnants pour la télévision de l'époque. De superbes maquettes qui seront d'ailleurs souvent réutilisées dans les épisodes suivants, notamment par le biais de stockshots.
Une relecture spatiale de l'exode des juifs d'Egypte menés par Moïse, s'attardant également sur les retombées humaines comme politiques en temps troublés, qui va malheureusement perdre de son intérêt au fil des épisodes. La faute principalement à des intrigues peu passionnantes et schématiques, prévisibles et sans grande envergure, allant même jusqu'à délaisser la menace Cylon, pourtant au coeur du récit.
Même chose en ce qui concerne les personnages, certes sympathiques mais plus accessoires qu'autre chose et tombant tête la première dans les clichés les plus éculés avec son leader à la figure paternelle, son héros noble et courageux, ses méchants très méchants, son pilote tombeur et blagueur... Les scénaristes trouvent même le moyen de nous coller un môme dans les pattes, qu'ils élimineront d'ailleurs petit à petit de la série sans véritable raison narrative.
Prometteuse le temps de son pilote et d'une poignée d'épisodes, Battlestar Galactica va vite devenir laborieuse, compensant heureusement la fadeur de ses intrigues et une patine visuelle kitsch par des effets spéciaux impressionnants pour l'époque et par une bande son entraînante. Inutile de préciser que le reboot supervisé par Ronald D. Moore atteindra une toute autre dimension une vingtaine d'années plus tard.