Une série policière pas facile à évaluer, qui cumule de nombreuses qualités, sans toutefois parvenir à captiver vraiment.
Dans sa case policière du jeudi soir, Arte a choisi de diffuser cette coproduction venue de l'Est (Pologne, République tchèque, Ukraine), ce qui n'est pas le moindre de ses atouts, tant il s'avère plaisant de visiter virtuellement des villes telles que Varsovie, Prague ou Odessa, avec en prime quelques virées dans les campagnes environnantes et un passage en ex-RDA.
Même si l'uniformisation des coutumes et des méthodes de travail est en marche, on prend plaisir à se confronter à d'autres cultures, à entendre d'autres langues aux sonorités inhabituelles.
Il faut souligner que ces pays d'Europe de l'est sont largement au niveau en terme de mise en scène (des mouvements de caméra lents et amples, un style assez contemplatif interrompu par des scènes d'action bien troussées, à une ou deux exceptions près) et surtout d'interprétation, puisque les comédiens se montrent à leur avantage, y compris les seconds rôles (dans leur grande majorité).
J'ai trouvé que le duo Malgorzata Buczkowska - Karel Roden (acteur souvent croisé dans le cinéma US et européen) se distinguait particulièrement, l'ukrainien Sergej Strelnikow se situant un cran en dessous, desservi par ses tribulations mafieuses parfois nébuleuses.
J'ai également apprécié le ton adulte de la série, qui n'hésite pas à montrer frontalement le sexe et la violence, ainsi que son atmosphère hypnotique, avec de nombreuses séquences nocturnes.
En revanche, "Zasada Przyjemnosci" (curieusement "traduit" en français "Géométrie de la mort", titre peu accrocheur) ne sera jamais parvenu à me captiver : nulle envie d'enquiller les épisodes pour connaître le fin mot de l'histoire, comme dans les meilleures séries du genre.
On ne s'ennuie pas, mais l'ensemble manque de punch et de piquant : les 10 épisodes m'ont semblé trop longs, un format de 7 ou 8 épisodes aurait sans doute été plus adapté.
On finit par se perdre dans les méandres de cette enquête au long cours, notamment lorsqu'il est question des diverses victimes, des jeunes femmes aux patronymes slaves qui engendrent une certaine confusion chez le téléspectateur occidental.
De plus, le dernier épisode n'est pas complètement satisfaisant : certains arcs narratifs apparaissent expédiés, et surtout les motivations du véritable tueur se révèlent assez incompréhensibles.
Qu'importe, je ne regrette pas cette petite ballade en Europe de l'est, qui comporte suffisamment d'atouts pour compenser ses quelques faiblesses. Mais j'aurais sans doute été moins indulgent avec une énième série américaine...