J'avoue avoir été sceptique lors de la mise en ligne de cette nouvelle production Netflix présentée comme un Gilmore Girls plus déjanté et pétillant...
L'histoire d'une nana de 15 ans qui est tombée enceinte et entretient avec sa fille une relation de "copines"..., j'avais peur d'y voir un plagiat éhonté de l'autre série culte citée ci-dessus...
Je me suis donc jetée à l'eau et ai lancé un premier épisode... pour finalement m'avaler la 1ère saison de Ginny & Georgia en une nuit.
Sans pour autant parler de coup de coeur (autant annoncer de suite la couleur), je révise mon jugement, initialement expéditif.
Effectivement, cette nouvelle série n'a ABSOLUMENT rien à voir avec Gilmore Girls, même si Ginny, la dépravée et machiavélique mère de famille qui se mue en lionne, crie haut et fort que sa fille et elle sont "comme les Gilmore Girls mais avec une plus grosse poitrine". La série a indéniablement plus de couilles que sa sarcastique et loufoque ainée qui n'aurait jamais sombré dans autant de noirceur.
Oui, car malgré l'affiche et la bande-annonce, la série se révèle très sombre, traitant de violences conjugales et sexuelles (et j'en passe). Trash, glauque, acide, amer, sans concession... la liste des adjectifs est longue pour la qualifier.
Derrière une intrigue plutôt banale et convenue, la mère de famille cache un passé et des secrets pas très jolis, cultivant depuis son adolescence un terrible mantra qu'on pourrait mettre en parallèle avec un certain "la fin/faim justifie les moyens".
LE PITCH : Ginny vient de perdre son mari et décide de tout plaquer pour s'installer dans la ville idyllique de Wellsbury, dans le nord des USA, avec ses deux enfants qu'elle a eu de deux pères différents, dont l'aînée Georgie alors qu'elle n'avait que 15 ans, puis le jeune Austin, un petit gars attendrissant. Ginny est une prédatrice et une survivante. Une battante dont on va découvrir, au fil des épisodes et des nombreux flashbacks, qu'elle a traversé l'enfer.
Mais alors qu'elle comptait sur l'héritage de son défunt mari, l'ex-femme de ce dernier le conteste, plongeant la mère de famille dans une situation financière périlleuse. Elle jette aussitôt son dévolu sur le jeune et séduisant maire (célibataire et sans enfant) de la ville, Paul Randolph qui, tout comme elle, nourrit une ambition sans limite. Utilisant ses charmes et sa beauté pour parvenir à ses fins, la jeune trentenaire va bousculer la relative tranquillité de la ville alors qu'en parallèle, sa fille Georgia doit à nouveau s'adapter à un énième lycée, et se faire des amis, chose pour laquelle elle n'a jamais été doué.
Voilà pour le pitch qui, s'il se révèle plutôt convenu de prime abord, va très vite se complexifier et s'ancrer dans davantage de noirceur, avec à la clé moult rebondissements.
Alors oui, c'est drôle, déjanté, une sorte de Desperate Housewives version 2021 avec un humour caustique et une satire prononcée de la société actuelle. Mais d'un autre côté, c'est poignant, violent, grinçant et cruel. A tel point que si j'admets bien volontiers avoir apprécié cette série, je ne parlerai pas de coup de coeur. Déjà parce que j'attends de découvrir la suite pour me prononcer (et vu comment se termine cette 1ère saison - et le carton de la série sur Netflix -, il faut que la suite se fasse tant le potentiel est énorme).
Ensuite, parce que la morale est hyper dure, voire immorale. Je n'en dirai pas plus afin de ne point spoiler mais j'ai éprouvé une sorte de malaise après ce visionnage... Qui est véritablement Ginny ? Cette mère de famille a l'apparence d'une bimbo mais semble abriter un monstre, une mante religieuse, une hyène qui ne reculera devant rien pour se protéger elle, ainsi que sa meute, quitte à l'éloigner du titre de mère exemplaire... Peut-on vraisemblablement la comprendre, absoudre ses "crimes" ? Je suis incapable de répondre à ces questions pour l'heure. Tout ce que je sais, c'est que cette série va en surprendre plus d'un/e, qu'elle est addictive et que parfois elle va trop loin.