Pourquoi "godless", c'est-à-dire "impie" ? Je ne sais pas car je n'ai pas trouvé le lien entre l'intrigue de cette série — particulièrement brillante, j'y reviens incessamment — et la religion. À dire le vrai, on n'aperçoit qu'une seule foi un réel homme d'Église.
Cependant le grand antagoniste, Frank Griffin, passe ou se fait passer pour un pasteur, réel ou supposé, je n'ai pas la réponse.
À moins que ce ne soit tout ce pays qui souffre de l'absence de Dieu, d'une transcendance, voire d'une simple morale.
Brillant. C'est le terme que j'ai employé, et voici pourquoi.
Au départ, tout se met en place assez lentement. Un criminel recherché, Roy Goode, apparaît dans la ferme d'Alice Fletcher, veuve d'un Indien, qui a hérité du reste de sa belle-mère païute.
Elle le soigne, il doit s'en aller ; il va rester, s'occupe des chevaux, car Alice a un corral, et du fils de cette dernière, Truckee, en recherche de figure paternelle.
Ladite ferme se trouve à quelques encablures d'une ville minière dénommée La Belle, qui a connu une catastrophe minière dans laquelle ont péri 83 hommes, autrement dit la fine fleur de la population masculine ; ergo, La Belle est une ville de femmes.
Il s'avère que Roy Goode a aux trousses la bande — une trentaine de pistoleros — dudit Franck Griffin, avec lequel il a manifestement quelque lien ancien, source d'un contentieux si implacable que la bande massacre tous ceux qui sont susceptibles d'avoir fourni de l'aide à Roy.
En dernier lieu, dans un canyon, ce dernier, armé d'un fusil, a réussi à disperser les hommes de Griffin, en abattant plusieurs d'entre eux ; Griffin lui-même se prend une balle qui nécessitera l'amputation de son bras gauche.
Ajoutons à cela un shérif bien parti pour devenir aveugle, un marshall qui connaîtra un triste sort, et le personnage haut en couleurs de la sœur — lesbienne — du shérif, Mary Agnes, amoureuse d'une institutrice, ancienne prostituée.
Je m'en tire souvent, dans les critiques, en refusant de dévoiler l'intrigue. Celle-ci ne fera pas exception : il faut voir Godless et se laisser percuter par l'âpreté de son propos, être séduit ou révolté par ses protagonistes, être secoué par la brutalité d'un récit inspiré, très enlevé, proprement saisissant.
Une très grande série à laquelle tirer son chapeau — de cow-boy —, à l'instar d'American Primeval que j'ai vu à peu de temps d'intervalle, quoique l'on ait affaire à deux genres bien différents : les grands espaces, territoire des Indiens, pour cette dernière, contre la lutte inexpiable entre desperados dans Godless.