Il y a quelques chose qui m’attire beaucoup dans les animés japonais de l’ancienne génération. C’est cette capacité qu’ils ont à nous offrir des vues de Tokyo toujours plus belles de jour mais surtout de nuit. Cela est visible dans bien des OAV mais c'est particulièrement vrai dans Goku Midnight Eye.
Cette capacité à faire évoluer leurs protagonistes dans cette mégapole immense que ce soit en plein milieu de la forêt d’acier Shinjuku ou dans les quartiers plus résidentiels. On arrive facilement à sentir que ces dessinateurs connaissent cette ville jusqu'au bout des ongles ou qu’ils y vivent tant ils parviennent à retranscrire à l’écran cette atmosphère si particulière des grandes cités urbaines quadrillées de voies rapides qui s'entrecroisent, de petites ruelles étroites charmantes et paisibles de jours mais mal famées une fois la nuit tombée. On y passe d’une rue piétonne hyper bondée à un parc déserté en un seul instant et la encore le contraste est saisissant. Des espaces verts entretenues minutieusement aux petits chemins de gravier jalonnés de buissons avec fontaines et bancs publics sur les bords de sentiers. Il suffit alors de lever la tête vers le ciel pour voir les montagnes de bétons et de verres s’élever bien au-delà de la cime des arbres. Tout le charme de cette cité nocturne se situe dans ce dramatique contraste.
Le contraste justement. C’est selon moi ce qui caractérise le mieux Goku Mednight, l’OAV cyberpunk qui nous intéresse ici. Contraste entre violence et tendresse, humour et raison, charisme et ridicule. Ce qui est remarquable dans cet animé c’est qu’on retrouve cette opposition aussi bien dans la ville de Tokyo que chez le personnage principal Goku. Comme elle il peut paraitre froid et sombre, inspirer la crainte a ses ennemis quand il revêt l’instant d’après son masque de charmeur auprès de la gent féminine, toujours avec le mot d’humour qui va bien.
Au-delà même des scènes d’actions (de grandes classes) et du scénario sans folies ni fioritures, l’intérêt qu’on trouve dans Goku Midnight Eye se situe indéniablement dans cette espèce de fusion entre le héros et l’environnement dans lequel il évolue : Tokyo by night !
Ténébreux comme sa nuit, charmant comme ses parcs et pessimiste comme son avenir, c’est à travers l’œil de Goku qu’on s’arrêtera dans le Tokyo de minuit grâce à deux épisodes à la réalisation soignée aux allures de polars noirs.