On dit souvent que l'on oublie jamais rien, mais c'est faux. Bon d'accord pour les deux rageux du fond, "sauf pour ceux qui ont une mémoire exceptionnelle. En réalité on écarte nos anciens souvenirs dans des tiroirs d'archivages, comme dans une immense bibliothèque que serait notre cerveau. En haut de cette bibliothèque il y a une fée dorée, une magnifique fée qui serait notre âme. Cette fée est l'intelligence même, la sagesse et les choix que nous faisons. Et un jour quand on s'aperçoit que l'on archive vraiment beaucoup de souvenirs, un livre tombe des étagères, un tiroir s'ouvre malencontreusement.
Cette histoire raconte celle d'une fille, Victorique, dont l'intelligence et la perspicacité n'a d'égal que son addiction aux sucreries. Cette petite nana, aux longs cheveux blonds dorées, seule et enfermée dans un magnifique jardin, privée de sa liberté (en somme elle est comme on dirait, "confinée") va voir débarquer dans cet endroit où personne ne vient un jeune garçon étranger, Kujou, et les deux vont voir leur vie chamboulée dans cette académie, Sainte Marguerite, dans le royaume fictif de Sauville (que l'on pourrait situer quelque part en France apparemment).
Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, l'aspect graphique ne sera pas "trop dark". Gosick est en effet un anime avec une patte graphique très propre, parfaite pour coller à l'ambiance (début des années 1900 jusqu'à quasi la seconde guerre mondiale je crois). Plus précisément nous sommes dans les années 1920, après la première guerre mondiale, et la vie des gens y est plutôt bien retranscrite. Tantôt coloré et tantôt sombre, l'anime joue sur une dualité subtile de style et le fait à la perfection. Si l'on omet quelques facilités encore employés de nos jours (l'on duplique les personnages pour faire du nombres etc), il n'y y a rien à redire, c'est très bon. Quelques bourdes sur le français dans les textes, mais venant de la part d'un studio japonais comme Bones, on aurait pu craindre pire!
L'OST se compose, quant à elle, de morceaux qui, une fois n'est pas coutume, sont rentrés dans les titres dont je ne me sépare pas (y compris en voiture là où je n'ai pas la taille de stockage que l'on a sur un ordinateur). Le titre "Destin, Histoire" chanté par la méconnue Risa Yoshiki, qui est plus un mannequin, mais qui se défend très bien au chant. Le premier ending, est très prenant aussi. Le thème "incertitude", omniprésent dans l'anime (je ne suis pas sûr du titre, je l'avais sous ce nom sur un cd), est aussi un marqueur pour souligner l'usage de la source de vérité me semble-t-il. Bref j'adhère, même sur les "chants africains". Un énorme plus aussi pour la seiyuu de Victorique, Aoi Yuuki, capable d'incarner une Victorique émouvante ou tsundere, mais qui, cette année, a par exemple œuvré pour le rôle de Mami dans "Rent-a-Girlfriend". Du talent chez cette femme, c'est évident, déjà récompensée pour son travail d'ailleurs :)
L'histoire elle, raconte la vie d'un étudiant étranger et d'une fille bien trop intelligente. Vraiment trop intelligente, dont l'intelligence aidera à la résolution de mystères. Une sorte de Détective Conan mais en bien plus mignonne, et avec de longues robes assorties de dentelles. Oui parce que Victorique est spéciale quand même. Kujou donc, l'étudiant étranger venu du Japon, est donc surnommée la "Faucheuse" puisqu'il est assez stéréotypé japonais avec ses cheveux noirs et ses yeux sombres (donc je dois être japonais aussi ^^) et par un concours de circonstances, va se voir visiter régulièrement Victorique qui est consignée en haut de la bibliothèque de l'académie. Mais le scénario est avec un fil rouge parlant du futurs des protagonistes en marge de quêtes qu'ils feront finalement au hasard des intrigues poussées par les faits divers de l'académie ou de ce que l'inspecteur Grévil apportera. Ce personnage assez atypique est bien plus complexe qu'il ne semble. M'enfin le schéma de narration consistera à ce que Victorique botte le cul de tout le monde au niveau intelligence en résolvant des énigmes, meurtres ou autres d'une manière déconcertante. Cependant là n'est pas du tout l'intérêt de l'anime, car il y a pas mal d'éléments qui viendront pimenter l'histoire en fil rouge, car si Victorique est si spéciale, c'est qu'il y a une raison. D'ailleurs le scénario est assez bien ficelé, jusqu'à la fin, c'est vraiment une série qui est complète et n'a besoin de rien d'autre. J'ai adoré chaque seconde, même si parfois, c'est un peu ennuyant en longueur.
Ce n'est pas la série la plus émouvante, la mieux écrite. Ce n'est probablement pas aussi bien que "Detective Conan". Mais cette petite Victorique et son ami Kujou sont deux protagonistes de feu, dans un ensemble d'aventures ésotériques ou peut-être plus banales finalement.
J'ai mis 9 ans il me semble à revoir cette série, et j'avais oublié la passion que pouvait rendre cette histoire si irréelle. Je l'avais suivi à sa sortie, avec une version tipiak avec des traductions assez approximatives parfois, mais je me suis souvenu pourquoi je n'en décrochais pas.
Gosick est un anime de très bonne qualité, ré-écrivant une partie de l'histoire, ajoutant un brin d'illusion pour expliquer un monde qui déraille. Cette série est prenante, surement une des plus prenantes que j'ai vue.
On ne peut pas s'ennuyer (enfin si un tout petit peu), même si l'écriture a quelques lacunes, elle reste à la hauteur du manga (que je possède, un des rares que j'ai!). Ajoutez à cela une OST de qualité, un dessin qui est parfait pour le propos, il manquerait un soupçon de sérieux pour que ce soit meilleur. Il fallait bien que je trouve quelque chose à dire, car avec ce deus ex machina récurent qu'est l'héroïne, un aspect bizarre et assez schématisé colle à la peau du récit. Et ça ne plaira pas forcément à tous, comme les animes de ce genre, mais réduire l'anime à ça est assez mesquin de ma part, car Gosick est un vrai très bel animé, passionnant et à voir absolument.
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