Si le monde des séries télé était une famille, alors grand hotel serait un lointain cousin de dontown abbey: ils vivent à la même époque, présentent tous deux de beaux costumes et des rapports domestiques/nantis qui leur donnent un air de famille.
Mais le cousin anglais se démarque par son côté distingué et un peu nonchalant qui fait trainer les intrigues et joue sur les hésitations de chaque personnage pour mieux nous faire comprendre leurs états d’âme et l’ambiance de l’époque, ça sent la fin de cycle, l’entrée dans un monde plus moderne, et ça s’attache gentiment à l’étiquette, on jurerait sentir l’ombre de Jane Austen par moment.
En Espagne, c’est tout le contraire: on est fougueux, on est plein d’entrain, on complote, on démêle les intrigues, on ment, on enchaine les rebondissements à l’envi, et on utilise tous les coups possibles pour faire du grand hotel le lieu de toutes les extravagances.
C’est vivant, mais à la longue ça devient complètement improbable et difficile à suivre: une telle succession d’évènements dans un temps aussi restreint, c’est quand même un peu fort. Du coup la grande histoire ne s’invite que très peu dans cette farandole de remous, et de toute façon il n’y a plus de place.
En plus, la plupart des révélations sont faciles à anticiper, ce qui vient un peu gâcher la fête.
Heureusement, il reste de l’inédit, des retournements de retournements qui viennent relever la sauce.
Dans l’ensemble la série est plaisante, belle à regarder (aussi bien pour les acteurs que pour les décors), on fini par accepter les passages secrets, les assassins, les enfants cachés, les maris trompés, les amant maudits, mais on se demande combien de temps ils vont tous tenir à ce rythme effréné.
C’est un peu trop pour moi, et du coup elle n’atteint pas le niveau de donwtown abbey dont j’aime le ton plus flegmatique à la british.
Un bon accompagnement qui permet d’apprécier davantage la qualité du plat principal.