Moins esthétique que Downton Abbey, série à laquelle on la compare toujours, Grand Hôtel bénéficie d'un très bon casting et d'un perpétuel renouveau de l'intrigue ; chaque épisode équivaut à une manigance inédite et inattendue. Cette série espagnole délaisse le côté historique au profit du mystère, elle serait presque policière. Tous les personnages, Julio et Alicia y compris, complotent et jouent avec le feu ; tous sont éternellement suspects. La figure de la méchante matriarche (Doña Teresa) écrase tout ce beau monde — résidents, clients et domestiques — de son sourire mesquin et intéressé. Le directeur dudit hôtel (Diego), quant à lui, séduit autant qu'il effraie de nombreuses femmes, malgré son apparente irascibilité. Le fils de la première (Javier Alarcón) rappelle Anatole Kouraguine (Guerre et Paix, de Tolstoï) dans sa course aux jupons, son engagement forcé, sa passion inassouvie... Il est encadré de deux sœurs (Sofia et Alicia), malheureuses à leur façon et diamétralement opposées ; quand l'une ne veut qu'un mari et des enfants, l'autre est en quête de liberté et fricote avec un domestique... À l'épisode 4 de la saison 1, on dénombre déjà trois morts, apparemment sans réel lien. L'histoire est improbable mais si captivante !