Saison 1 (écrit en 2014) - 9/10 :
Je m'attendais à une série très orientée geek, peu accessible à un autre groupe de spectateurs; vu le thème. J'étais donc assez sceptique sur sa qualité. Au final bonne nouvelle, elle est plus basée sur ses personnages que sur de la technique. J'irai même jusqu'à dire que la mise en exergue des personnalités des 3 "héros" est telle que cela en fait une série très humaine. D'autant plus que les acteurs, principaux et secondaires, sont parfaits.
A côté de cela, on profite d'une bande-son bien adaptée à l'ambiance de la série. Le scénario et la réalisation ne sont par ailleurs pas en reste.
Concrètement, je ne vois aucune critique négative à faire. Ce n'est pas pour autant la meilleure série du siècle mais c'est bien ficelé.
saison 2 (écrit 12/2015) - 7/10 : alt + TAB
L’obsolescence programmée est un concept visant à produire des biens de consommation dont la durée de vie est réduite volontairement pour créer le besoin d’achat de produits de remplacement ; qu’il s’agisse du même ou d’un plus récent. Sans ces dispositions, nombre d’entreprises s’écrouleraient. Ce pourquoi les Etats ignorent cette injustice vis-à-vis du consommateur ou se contentent de légiférer sur des limitations pour prévenir les abus excessifs. Dans le cas d’Halt and Catch Fire, je doute que l’obsolescence soit programmée, et c’est d’autant plus dommage. Il apparaît que les processeurs des créateurs de la série ont possiblement un peu trop chauffé la saison précédente. Peut-être que l’instruction de surchauffe* marche sur l’homme et non les machines.
L’excitation de la construction des premiers ordinateurs personnels est passée. La société Cardiff Electric pour laquelle travaillaient les personnages principaux est vendue. John Bosworth en prison. Gordon Clark et Joe MacMillan doivent récupérer leur pactole de la vente. Ce dernier essaie d’oublier Cameron avec sa nouvelle petite amie. Et au passage de se calmer avec ses pertes de contrôle (ou folles initiatives si vous préférez). Cameron Howe et Donna Clark travaillent dans leur start-up Mutiny qui réalise des jeux vidéo en ligne, sur ordinateur. Les graphismes sont fabuleux et les modems très performants… pour les années 80.
D’un point de vue technique, cette seconde saison tourne principalement autour des supercalculateurs et des premiers salons de conversation en ligne. Côté humain, les deux héroïnes de la saison 1 gagnent en exposition de manière crédible. La bande son est, elle, toujours au rendez-vous. Malheureusement le scénario plonge trop profondément dans le pathos en accumulant des éléments dramatiques pour lesquels l’intensité ne se ressent pas aussi bien que cela l’eut été par le passé. Par ailleurs, les premiers épisodes ne sont que peu prenants. Se faisant, l’envie d’alt + TAB picote les doigts. Par la suite, la machine démarre sur une restauration partielle du système et avec quelques bonnes idées nouvelles. L’analyse de l’avènement de la communication 2.0, plus libérée puisque sous couvert d’anonymat - plus ou moins, semble pertinente. Insuffisant cependant pour justifier un maintien à 9/10.
- « Halt and Catch Fire » est une instruction machine légendaire née dans les années 1960 supposément en développement chez IBM et dont le but serait de faire surchauffer les composants électroniques jusqu’à ce qu’ils prennent feu.