Rachel Bilson, femme médecin
Rachel Bilson joue une docteure ambitieuse mais au cœur de pierre, obligée par un terrible chef de service de devenir aimable et attentive pour pouvoir devenir neuro-chirurgienne à 24 ans et des poussières. Pour cela, la new-yorkaise 100% pur jus qu'elle est part donc dans la sympathique bourgade bouseuse de Bluebell, Alabama pour travailler dans le cabinet de cet étrange vieux monsieur qui l'avait abordée à la sortie de l'école. Un vieux monsieur qui est en fait docteur, décédé et accessoirement le père caché de Zoey Hart (le nom du personnage de Rachel Bilson pour ceux qui ne suivent pas). Elle hérite donc de sa place de parking et de sa clientèle. Même si pour cela, elle doit partager son cabinet avec le vice-président des États-Unis, se faire détester par la pétasse en chef locale (fille du précédent), de craquer sur le bel avocat (fiancé de la précédente), de copiner avec le maire cool (amant de la précédente (et donc rival secret du précédent)) ou de sauter dans les bras de son redneck de voisin (locataire et BFF du précédent (le maire, donc)).
Va-t'elle conquérir le cœur rude de ces autochtones aux mœurs rustiques ? Vous le saurez en regardant la nouvelle série de la CW. Une série créée par Josh Schwartz, déjà responsable de nombreux shows allant de l'innommable bouse (Gossip Girl) à la série sous-estimée puis surestimée (Newport Beach) en passant par le relatif succès d'estime auprès de 23 geeks dans le monde (Chuck). Un mec banquable, mais profondément démoniaque.
Une série qui, comme New Girl, repose uniquement sur le charisme et la popularité de l'actrice principale mais qui, contrairement à New Girl, n'oublie pas de lui composer un rôle, de le propulser dans un univers cohérent (et merveilleusement cliché) peuplé de personnages secondaires attachants, à défaut d'être originaux. Aussi crédible en chirurgienne que David Douillet en ministre, Rachel Bilson reste l'attraction principale. Et si la plupart de ces scènes consiste à la balancer dans un environnement hostile en mini-short pour faire des "Ewww" tromignons, la petite a du répondant, et énerve beaucoup moins que Zooey Deschanel.
Une série qui n'avait pourtant aucune chance de me plaire sur le papier. Déjà parce que la CW fait des shows merdiques et sans saveurs peuplés de gens beaux et vides. Pourtant cette vision caricaturale de l'Amérique de Sarah Palin rappelle les plus belles heures de Gilmore Girls, Earl ou le road movie de Paris Hilton et son animal de compagnie. Et en gardant cette volonté de garder en sourdine tout le potentiel drama/naze de la série (le quadrilatère amoureux secret de la mort qui tue), la série peut définitivement devenir le guilty pleasure de l'année avec ses malades rocambolesques de la semaine, ses intrigues de grange pour gagner le cabinet de médecin et ses concours de Gumbo.