Il ne faut pas oublier que la genèse de "Healer" prend sa source dans la Corée des années 80, où la dictature militaire faisait la chasse à une jeunesse qui avait soif de liberté.
Seo Jung-Hoo, alias “Healer” (Ji Chang-Wook) est un coursier un peu spécial, avec des aptitudes de combat rapproché et as du Parkour, qui se charge de n'importe quelle mission d’espionnage, vol, filature, etc.. tant que cela n’implique pas de travailler pour des criminels. Il travaille sous la bienveillance de Jo Min-Ja (Kim Mi-Kyung), une ancienne experte en cybercriminalité de la police, mais qu'il n'a jamais vu. Elle est ses yeux sur le terrain grâce à la paire de lunettes high-tech qu'il porte.
Faites bien attention à ce personnage, vous comprendrez tout à la fin dans quel but elle fait tout ca, c'est très touchant.
Lors d’une des ses missions, il va être amené à rencontrer Young-shin / Ji-an(Park Min-Young), une journaliste people, puis Kim Moon-Ho,(Yoo Ji-Tae) un journaliste d’investigation intègre et très connu en Corée. Celui-ci va racheter le journal dans lequel elle bosse, la prendre sous son aile, et la former au vrai journalisme.
“Healer” va les rejoindre, dans une mission de surveillance de Ji-an d’abord, puis va rapidement tomber amoureux d' elle, lui qui s’est toujours refusé à toute relation pour privilégier son travail. Il va aussi découvrir son histoire et son héritage.
Tous les 3 ont une histoire commune qui a débuté dans le passé de Kim Moon-Ho, qui ne les a donc pas réuni par hasard. Lui-même leur cachant des choses, même s’il protège sincèrement Myung-Hee, la mère de Young-shin / Ji-an, remarié avec le frère de Moon-Ho , le dénommé Moon-Sik.
Myung-Hee croit depuis toujours que sa fille est décédée à l'âge de 4 ans, alors qu’elle est bien vivante puisque c’est Young-shin / Ji-an. Moon-Sik est un être vil qui a abandonné tous ses principes et vendu son âme au "Chef" pour avoir Myung-Hee, Il est lié à la mort du père de Jung-Hoo.
Dans cette série, on retrouve plusieurs thèmes récurrents : drame, thriller, action et romance. On va être plongé dans les univers du journalisme d’investigation, de la corruption au sein de l’appareil d’Etat mais aussi des médias. Sans oublier la jalousie et la trahison d’un frère qui a renié toutes ses valeurs de jeunesse et son intégrité, pour avoir amour et fortune.
L’histoire est assez confuse au départ, parce que des événements qui se sont déroulés il y a plus de 30 ans, et qui ont causé la mort d’individus qui faisaient partie d'une bande d'amis, va avoir ses répercussions dans la présent.
Dans "Healer" il faut accepter le mode Diesel. Je ne suis vraiment rentré dans la série que vers le 7e ou 8e épisode. Le début est vraiment trop poussif. Je veux bien qu’on plante le décor, mais quand même, ça manque clairement de rythme et certains éléments de narration sont soit inutiles, soit peu compréhensibles.
Heureusement que notre trio d’acteurs principaux fonctionne plutôt bien et vient sauver une réalisation souvent pâteuse. Les personnages sont assez bien développés, mais de manière assez chaotique. JCW porte à lui tout seul ce drama, même s'il faut l'avouer, il est bien secondé par Park Min-Young toute en spontanéité et fraicheur, et par Yoo Ji-Tae toute en maitrise et profondeur. On ressent bien les émotions, surtout une fois l'intrigue installée.
Ca manque de rebondissements dans la première partie, il n'y a rien d'inattendu. On a parfois l’impression d'être dans un soap des années 90 où les dialogues étaient plus linéaires qu'autre chose. Heureusement que la seconde partie est bien meilleure et vient sauver l’ensemble, malgré quelques trous d'air. L'histoire prend enfin forme et monte en intensité. il y a plus de consistance. C'est aussi à partir de là où il va y avoir les meilleurs passages, avec des moments très captivants et émouvants. On est en phase avec ce qu'on nous propose et la mayonnaise a enfin prise j'ai envie de dire.
On est dans un drama à l'ancienne, c'est à dire avec 20 épisodes. J'aurais justement aimé une conclusion qui tire moins en longueur sur certains points, mais un peu plus travaillée sur d'autres. Dommage donc que le scenario ait manqué de profondeur à certains moments. Et certaines réactions du trio pendant certaines situations ont été parfois complètement alambiquées et ont laissé à désirer. J'ai trouvé les 10 dernières minutes téléphonées et expédiées. Par contre, le fait que les vrais cerveaux derrière le "Chef" restent dans l'ombre, suit une logique implacable que j'ai apprécié.
J'aurais bien aimé savoir comment Moon-Sik est devenu l'ordure qu'il est (il a perdu un peu la raison après les morts de ses amis et l'accident de Myung-Hee, mais cela n'excuse en rien ses actes). Et aussi une explication de texte à propos du "Chef" et de son importance au sein de l'organisation : ancien chef militaire, nostalgique de la dictature des années 80 qui rend des comptes à qui au final ? Pourquoi aussi Myung-Hee, la mère de Ji-an, ne lui dit pas à la fin qu'elle sait qu'elle est sa fille, vu qu'elle a vu une photo d'elle à 4 ans avec son père adoptif dans la journée ? Cela ne lui a pas provoqué de crise, mais une joie contenue. Pas très logique...
En conclusion "Healer" restera pour moi avant tout l'histoire poignante de deux enfants qui ont été séparés à cause de la cupidité et la lâcheté d'un homme, et à qui on a volé leur passé et compromis leur avenir. Le jonglage des genres est au final maladroit , parce que l'intrigue politique évoquée a été occultée. Par contre les scènes d'action sont de qualité. Healer n'est pas à la base juste un homme, mais plutôt un idéal de liberté porté par une bande de jeunes qui en avaient soif dans les années 80. Malgré quelques bavardages inutiles et des non dits discutables, la série reste néanmoins plaisante à regarder.