Hercule, la série diffusée en syndication dès 1995, c’est l’histoire du demi-dieu le plus costaud de la mythologie grecque, revisité à la sauce années 90. Ici, Hercule, incarné par un Kevin Sorbo musclé et toujours bronzé, n’est pas juste un héros légendaire – c’est aussi le type sympa du quartier, toujours prêt à donner un coup de main (ou plutôt un coup de poing) pour sauver les villageois en détresse. La série mélange mythologie et action dans une ambiance légère, avec un style visuel résolument kitsch, des combats chorégraphiés à l’ancienne, et des monstres en mousse qui semblent tout droit sortis d’un parc d’attraction un peu douteux.
Hercule, vêtu de son iconique gilet en cuir sans manches, parcourt la Grèce antique avec son fidèle acolyte Iolaus, dans une quête sans fin pour éradiquer le mal et résoudre des conflits divers, tout en évitant soigneusement de remettre en question ses habitudes vestimentaires. Ensemble, ils affrontent dieux, déesses, créatures mythiques, et autres méchants au maquillage douteux, avec une bonne humeur qui ne faiblit jamais. Hercule, en bon héros des années 90, distribue des leçons de vie et des conseils d’auto-défense tout en décochant des sourires dignes d’un spot publicitaire.
La série propose des épisodes où chaque rencontre est une nouvelle occasion de prouver la force et la morale indéfectible de notre héros. Ici, les dieux de l’Olympe font office de super-vilains excentriques. Les mythes classiques sont souvent revisités de manière… créative, disons. Hercule affronte Hadès, Arès, et autres figures mythologiques avec un sérieux inébranlable, malgré des effets spéciaux qui, même pour l’époque, peuvent prêter à sourire. La qualité des monstres et décors en carton-pâte confère à la série un charme rétro involontaire qui, pour certains, est le vrai cœur de Hercule. Après tout, qui ne pourrait pas être ému face à une chimère en latex ou un cyclope aux yeux mal alignés ?
Visuellement, Hercule est un festival de tons ocres et de décors champêtres, où chaque village est un savant assemblage de fausses pierres et d’accessoires antiques dignes d’une brocante. L’esthétique années 90 est partout : des coiffures aux sandales, tout rappelle cette époque où l’on croyait encore que l’action héroïque n’avait pas besoin de CGI de haute qualité. Kevin Sorbo, lui, incarne un Hercule qui traverse chaque épreuve avec une décontraction quasi-surnaturelle, même face aux pires menaces. Sa version d’Hercule est plus un gars sympa du coin qu’un demi-dieu torturé ; il reste humain, avec des faiblesses et des émotions… mais sans jamais vraiment risquer de se décoiffer.
Les dialogues sont simples, parfois simplistes, mais remplis de bons sentiments. Chaque épisode délivre une leçon de morale à la fois universelle et prévisible : l’amitié, le courage, la loyauté, et la lutte pour le bien. Le ton est léger, et la série ne se prend jamais trop au sérieux, ce qui la rend attachante malgré ses nombreux clichés. Hercule est un peu comme une bande dessinée filmée, avec des intrigues qui se résolvent souvent de manière abrupte mais efficace. Le plus étonnant, c’est l’aisance avec laquelle la série assume ce style très "nineties", en donnant parfois l’impression d’être à mi-chemin entre la série d’aventures et la parodie délibérée.
Pour les amateurs de mythologie grecque, Hercule prend des libertés – voire des détours complets – qui risquent de faire hausser les sourcils. Les histoires classiques sont remodelées, et la Grèce antique devient un terrain de jeu où la logique historique n’a pas vraiment de place. Les dieux et monstres sont plus des éléments de décors que des figures véritablement terrifiantes ou divines. Mais pour les fans de séries d’aventure qui n’ont pas peur d’un peu de kitsch, cette liberté créative est justement ce qui fait tout le charme de Hercule.
En conclusion, Hercule est une série qui ne cherche pas à être réaliste ni à impressionner par ses effets spéciaux, mais plutôt à divertir avec un mélange d’action, d’humour, et de mythologie réimaginée. Kevin Sorbo campe un Hercule cool et infaillible, qui traverse les épreuves avec une assurance digne des héros d’une autre époque. C’est une série pleine de nostalgie, un brin naïve, qui rappelle une époque où les aventures se prenaient bien moins au sérieux – et où même un demi-dieu pouvait sauver le monde avec une simple paire de sandales et un sourire éclatant.