Les deux premières saisons étaient excellentes ! Je viens d’aborder la saison 3 et franchement cette suite se surpasse. Elle vous prend aux tripes dès les premières scènes pour vous plonger au cœur d’un quotidien médical délirant. Envoyée en urgence dans une cité, l’urgentiste Alice Belaïdi doit à la fois sauver un patient, affronter son clan envahissant et préserver sa vie. Cette scène d’introduction, tendue et nerveuse, pose le parti pris ce cette nouvelle saison : un univers sans compromis ni temps morts.
Les acteurs, que l’on connait bien, jouent tous justes. Impériale Louise Bourgoin, émouvante Alice Belaïdi, rassurant Karim Leklou, je pourrais tous les citer, ils portent avec panache la série, à la fois investis et convaincants. Ici point de digressions oiseuses. On se centre sur les malades, l’urgence, la vie ou la mort. Et puis ce choix du réalisateur de plonger l’Hospital dans une semi pénombre cafardeuse, d’écarter les dialogues ou les scènes sentimentales inutiles, de ronger jusqu’à l’os le mal être des praticiens, quelle maîtrise !
Bien sûr le mal être de l’univers de santé, en manque de moyens, est connu voire rabâché. De nombreux reportages ou débats vous le confirmeront si vous ne vivez pas, sceptique, dans un désert médical. Mais il faut du talent et une sacrée dose d’audace pour transformer ce constat en fiction, pour l’éclairer de toute l’humanité blessée des personnages, pour dénoncer une spirale qui confronte le serment d’Hippocrate aux errements de la financiarisation hospitalière.
Je l’avoue, je n’ai pu regarder que les deux premiers épisodes de cette production (la suite est à venir) mais je n’ai pu m’empêcher de rédiger cette critique tellement cette nouvelle saison m’a semblé outrepasser tous les standards télévisuels. Si les épisodes suivants sont à l’avenant on tient là, sans doute, l’une des meilleures séries médicales de 2024, voire des séries tout court.