Horimiya
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Horimiya

Anime (mangas) Tokyo MX (2021)

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“La vérité a un coeur tranquille.”

Citation de William Shakespeare


Wikipédia définit le naturalisme comme un mouvement littéraire qui prolonge le réalisme et qui s'attache à peindre la réalité en s'appuyant sur un travail minutieux de documentation, en s'inspirant notamment de la méthode expérimentale du physiologiste Claude Bernard.
Pour ceux qui ne comprennent pas, en gros c'est un courant littéraire (qu'on extrapolera ici à cet anime) ou notamment Zola (qui est la figure de proue du Naturalisme en France et dans le monde) s’amuse à prendre des éléments de la vies courante et de changer quelque chose (une rencontre avec une personne, un milieu) et d’analyser de façon "scientifique" ce qui découlera de ces changements. Ce même Zola créa d'ailleurs sa légende sur les Rougon-Macquart, une série de vingt livres ou il s'amusa à se pencher sur les problèmes de société autour d'un même arbre généalogique avec notamment des personnages voyagent entre les livres, lui permettant de dresser un univers bien au delà d'une épopée avec un seul et unique regard, visage.


Là vous vous demandez sûrement ce qui me prend de vous replongez dans vos années collèges, mais à cela j'aimerais répondre par une autre question: "Qu'est-ce que Horimiya?". Alors oui, Horimiya c'est avant tout la rencontre entre Hori et Miyamura, et l'évolution du rapport aux autres et à l'amour que leur concubinage va leur apporter, mais pas que. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, un détail était caché dans le résumé: "Comment ces deux personnes vont réagir en découvrant la face cachée de l'autre ?". Là on ne parle pas d'une simple histoire mettant en place une situation de changement mais réellement une volonté naturaliste de l'univers. On met différents personnages en relation (amoureuse, affective, ect...) et on voit ce que ça donne. C'est ce détail subtil qui fait de Horimiya une vraie petite pépite.


Ici le spectateur est remis à sa place de spectateur, non omnisciente, qui est obligé de comprendre avec ce qu'on daigne lui montrer de cet univers. Ainsi il y aura des moments (voir des épisodes entiers) ou on ne verra ni Miyamura ni Hori, mais par exemple la petite sœur d'un ami d'un personnage secondaire. Et même quand il sont ensembles on ne voit finalement pas tant de chose que ça, on la devine, on devine des relations charnelles régulières, un amour passionné et sincère qui ne les empêchent pas cependant de vivre avec les autres, l'amour est devenu un vrai quotidien et au lieu de nous montrer son intensité on nous le fait comprendre par un quotidien tendre et agréable. Tant bien même l'histoire se concentre sur la relation entre les deux protagonistes principaux (on n'a pas non plus atteint le syndrome Astérix), c'est bien l'univers qu'on nous présente avec ses moments de bonheurs, de tristesses ou de conflits.
Pour réussir ce genre de prouesse narrative, il faut de très bon personnage, car tout repose sur eux, et heureusement pour nous, c'est sans doute la partie la mieux gérée de la série. Aucun des personnages n'est fonction, tous, même les plus oubliables, ceux qui n'apparaissent que sur 3/4 histoires, nous sont décrient de façon humaine de sorte à créer tout de suite un lien d'empathie, un caractère prédominant, une ou plusieurs qualités, un ou plusieurs défauts ses relations avec les autres personnages et c'est parti, on l'envoie dans ce monde et on essaie de voir comment il va se créer une place en modifiant celle des autres.


Horimiya avait tout pour être parfait, mais voilà l'animé à un défaut: il est trop court. Quand on joue avec la narration de la sorte, il faut beaucoup plus de temps pour consolider des relations entre les personnages car on en utilise beaucoup pour introduire d'autres personnages. Et là ou le temps alloué fonctionne pour presque tout le casting, on ne peut pas en dire autant de Myamura et la relation qu'il entretient avec Hori. Déjà pour ce premier tout va trop vite, on voit l'état final et ce que la relation lui a apporté, mais on a du mal à percevoir ces fameux paliers, cette fameuse évolution lui permettant d'aller d'un extrême à l'autre. Pour cette relation Hori-miya, même si il faut reconnaitre certains paliers forts, on manque de détails, de petit moments pour nous montrer leur amour. Le manga fait 122 chapitres, ce n'est juste pas adaptable en 13 épisodes, et ces concessions on les fait au détriment d'un réel sentiment de conclusion, d'accomplissement. Il manquait 10 voir 15 épisodes qui seraient passés tout seul tant il est agréable de se perdre dans le monde de Horimya, on est à quelques heures de l'anime de l'année. Je vous conseille donc de lire le manga également, car il règle ce petit défaut.



Horimiya c'est un univers superbe, une histoire principale parfaite bien qu'incomplète que je recommande aux amateurs de romances plus matures, sages mais pas moins fortes. Peut être même une mise en scène d'un bonheur idyllique vers lequel nous souhaitons tous tendre...


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le 4 avr. 2021

Critique lue 1.5K fois

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Lordlyonor

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