Visiblement, Cloverworks a trouvé une machine pour faire des CGI. Et vla-t-y pas que je te colle un cube improbable dans l'opening, et vas-y que je te fais un ending avec Hori qui vole jusqu'à son lit... Moi qui pensais que la drogue n'était pas si facilement trouvable au Japon, je suis déçu. Ou bien alors c'est l'abus de Saké chaud.
Il y en a un qui n'avait pas bu, c'est l'auteur d'Horimiya. Adapter une œuvre qui semble à la vue de l'anime d'excellente facture a du être un vrai plaisir pour les équipes du "Trèfle qui travaille" (oui ben je les appelle comme je veux). Parce que nos amis de Tokyo ont réussi à pondre un autre œuf, mais cette fois ci un condensé de belles choses, à l'opposé de leur autre anime de la saison hivernale 2020.
Horimiya nous raconte l'histoire d'Hori, lycéenne populaire et très jolie et très intelligente et d'un garçon semblant très renfermé, Miyamura, qui lui n'est pas bon élève et semble assez peu entrain au copinage. Ils sont clairement opposés, et pourtant par un hasard qui s'appelle "le petit frère d'Hori", cette dernière va voir sa vie changer et son cœur chavirer.
Passons sur les CGI un peu bizarres de l'opening (à mon goût) et attaquons le plat principal. Ici, nous avons un style graphique assez sympathique qui convient parfaitement à un slice of life normal, avec les connotations manga sur les parties les plus drôles. Il n'y a pas grand chose de plus à dire, ce n'est certainement pas le point fort de l'anime.
Le choix des openings et endings, musicalement, est plutôt intelligent, avec un opening plutôt punchy et fort, qui va vous élever afin de mieux vous punir par le récit (gniark gniark gniark). Ok je plaisante, parfois l'anime est drôle. L'ending, à son opposé, vous berce jusqu'au lit sur un riff de guitare bien sympathique. Du tout bon!
Le travail de doublage est correct, il n'y a pas grand chose à redire.
- Mais en fait, c'est quoi l'histoire?
Ce qui est troublant dans Horimiya, c'est ce que c'est un anime plutôt classique de slice of life, avec de la romance, et une pointe d'humour. Le personnage principal est Hori, il n'y a aucun doute sur ça. Ce qui m'a frappé dans cet anime, plus que dans les dizaines et dizaines d'autres que j'ai choisi de voir, c'est ses dialogues, son écriture. Peut-être ma compréhension du japonais s'améliore, mais il me semble qu'un anime qui joue aussi bien sur les doubles sens est assez rare. Que ce soit avec Yuki quand il s'agit de faire des métaphores sur la neige (hasard), ou quand Hori prononce des "suki" interprétables, ou encore d'autres dialogues qui ferait exploser de rire les mâles plein de testostérones qui diraient qu'eux trouvent ça niais. Horimiya est un anime subtil, qui montre la meilleure chose des gens et de leurs sentiments, et à contrario on pourrait presque lui reprocher de ne pas être moins parfait. Pourquoi l'anime ne maltraite pas son spectateur? Parfois je me suis senti frustré comme notre Hori adorée, j'avais envie de prendre une gifle enrobée dans autre chose que de la guimauve (de la bonne cependant). Mais j'ose croire que c'est dû à ce satané format en 13 épisodes. D'après ce que j'ai lu, on survole pas mal d'aspects du manga, donc il est pertinent de lire le manga si jamais il n'y a pas de saison 2 (ce qui me paraît impossible | edit après le dernier épisode: il n'y aura pas de saison 2 on dirait bien, l'histoire arrive à la fin du manga si j'en crois certains commentaires sur MAL). En tout cas, Horimiya c'est de la bonne romance, de la TRES belle romance. (et comme par hasard, quel est le studio derrière Ao Buta? le même qu'Horimiya... comme quoi les mecs ont du flair) (N.B: précision, j'ai adoré Ao Buta, du fond du cœur, un petit peu plus qu'Horimiya, mais bon l'avenir inversera peut-être la donne).
La phrase précédente n'est pas innocente. Sur tous les animes que j'ai vu, il y en a 2 qui m'ont fait arrêter la diffusion pour prendre une bouffée d'oxygène. La première fois c'était dans Clannad After Story, pour essuyer des larmes. La seconde fois, c'est Ao Buta par colère contre le destin (dans le film). J'étais persuadé, jusqu'au dernier épisode, que l'anime allait m'enflammer, me faire adorer définitivement l'anime vu tout le bien que j'en dis ci dessus mais...
... mais il manque quelque chose à Horimiya. Déjà, il manque à cette série 13 épisodes. C'est rushé, même sans connaître le manga on peut le ressentir. Me semble que le manga est plutôt populaire, alors pourquoi ne pas prendre un risque sur cette série? Elle n'est pas mauvaise mais finalement elle n'a pas vraiment d'intérêt.
Si l'on passe au delà de l'écriture qui est vraiment irréprochable, on reste sur quelque chose de globalement moyen bon à pas mal de niveau. En début de saison j'étais persuadé que ce serait le meilleur anime. Mais comme un Anakin qui devient Vador, Horimiya est devenu une série banale, avec deux trois éclairs de génie, une ost bonne et un bon visuel. Mais c'est tout. Là encore le couple Aniplex / CloverWorks me semble coupable d'avoir gâché un travail qui aurait pu rivaliser avec d'autres œuvres. Conséquence de l'époque où domine la pandémie? Possible, mais enfin, c'est le point même de l'art de scotcher le spectateur et de lui laisser un souvenir. Pour ma part, Horimiya ne sera pas une série sur laquelle je reviendrais avant un moment, peut-être pour être moins sévère.
8/10 peut vous paraître un peu exagéré, mais c'est un anime qui avait du potentiel, et par conséquent c'est un "mauvais" 8 car la série était clairement dans ce que j'aime comme anime en style. Comme dans Top Chef, un plat trop parfait et trop fade, c'est pas audacieux, mais ça reste bon.
Si vous n'êtes pas Hori elle même, vous n'avez pas le droit d'utiliser les propos dans cette "critique" pour vos textes ou votre chaîne Youtube (oui je sais, c'est pénible de lire ça à chacune de mes critiques mais me battre contre un certain "vidéaste" m'a prit trop de temps ^^)