Comment un héros reconstruit un monde de jeu vidéo

Décevant.

Si je devais résumer les deux saisons de cet animé en un mot, ce serait celui-là : décevant. Le titre nous propose deux choses : un royaume (sous-entendu, de médiéval-fantaisie) et un héros réaliste, manque de bol, on a droit ni à l'un, ni à l'autre.

Si l'on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'un animé de 25 épisodes nous propose des éléments de politique ou de diplomatie réaliste, tout l'aspect médiéval se résume à un simple "le roi dirige, les autres obéissent". Le roi peut se permettre de faire tout et n'importe quoi, le royaume obéit, et encore heureux, puisque sans la parole divine, les sujets auraient bien du mal à survivre (heureusement que notre roi réaliste est présent pour leur dire qu'en période de famine, il vaut mieux faire pousser des choses comestibles, sans quoi ils meurent de faim, littéralement).

Si le royaume n'est pas intéressant, quid de l'aspect isekai ? Toutes les questions de décalages culturels, qui encore une fois auraient de toute façon dû être simplifiés, sont tout simplement abandonnées : le monde ne parle qu'une langue, le fait que le roi ne connaisse rien à la structure politico-culturelle n'est qu'un détail que tout le monde ignore, la musique japonaise importée par notre protagoniste plait aux oreilles de tous, tout comme la nourriture japonaise qu'il finit par copier.

Vous me direz, d'accord, l'univers est un peu fade, mais, le héros réaliste alors ? Réaliste, il n'est absolument pas : en mettant de côté l'aspect philosophique ou politique du terme (qui demanderait de se demander si son "réalisme" n'est pas justement l'expression de l'idéologie dominante)... c'est un héros. Il n'a pas la capacité d'absorber tout et n'importe quoi ou le savoir nécessaire pour partir d'un savon et fini avec un navire, certes, pour autant il est bien plus proche d'un Senku Ishigami que d'un humain lambda.

Si je vous décrivais un individu capable de prédire les décisions de dizaines d'autres personnes, de comprendre l'économie suffisamment pour pouvoir prédire l'échec ou le succès d'une entreprise avec un taux de réussite frôlant les 100% et d'un charisme tel qu'un simple "je sais ce que je fais" suffit à faire taire la quai-intégralité des désaccords, capable de faire tomber amoureux de lui tous les personnages féminins du cast sauf trois (et encore, deux sont sous son charme sans être amoureuse) et de convaincre un peuple entier de réclamer son retour après qu'il les ait envahis puis rendu, alors même que les deux pays sont en guerre depuis des générations, me diriez-vous qu'on a affaire à un humain lambda ? Clairement, non. Soit c'est un génie absolu de la politique et de l'économie, soit c'est un univers dans lequel l'âge mental ne dépasse pas les 12ans, ou peut-être même les deux.

Rajoutez là-dessus des épisodes fillers qui auraient pu être intéressants en théorie, mais ne le sont pas à cause des éléments mentionnés ci-dessus (on ne parlera pas de l'épisode entier dédié à la bouffe) et... que reste-t-il ? Un héros totalement abusé qui se retrouve nommé souverain absolu d'un groupe de gamins, dont certains sont dans des corps d'adultes à grosse poitrine ?

Décevant.