I May Destroy You, c’est une claque télévisuelle livrée avec un sourire énigmatique. Michaela Coel, showrunner, scénariste, et actrice principale, t’embarque dans un voyage intense et souvent inconfortable, explorant les zones grises de la sexualité, du consentement, et de l’identité dans un monde où tout semble flou.
On suit Arabella, une écrivaine londonienne cool et charismatique, qui voit sa vie basculer après une soirée dont elle ne garde que des flashs inquiétants. Ce point de départ, déjà lourd, devient le centre d’un récit qui jongle entre drame viscéral, humour mordant, et réflexion sociale brillante. Et attention, la série ne te prend pas par la main : elle te lâche en plein chaos émotionnel et te laisse recoller les morceaux.
Le style visuel est moderne et nerveux, parfaitement en phase avec la personnalité d’Arabella. Les scènes de fête sont hypnotiques, les moments de doute glacials, et chaque épisode a une ambiance unique qui te garde sur le fil. C’est une série qui ose casser les codes, que ce soit dans sa narration éclatée ou dans ses transitions qui te plongent dans la psyché tourmentée de son héroïne.
Côté écriture, Michaela Coel ne fait aucune concession. Les dialogues sont ciselés, les personnages imparfaits mais terriblement humains, et les thématiques abordées, bien que complexes, sont traitées avec une honnêteté brutale. Arabella n’est ni une héroïne typique, ni une victime archétypale : elle est un peu tout ça à la fois, et c’est ce qui la rend fascinante.
Mais soyons clairs : I May Destroy You n’est pas une série pour te détendre après une longue journée. Elle te force à te poser des questions inconfortables, et certains épisodes peuvent être difficiles à digérer. Pourtant, c’est précisément ce qui en fait une œuvre si marquante. Ce n’est pas un drame classique, c’est un miroir cassé dans lequel tu vois des reflets qui te surprennent, t’agacent, ou te touchent profondément.
En résumé : I May Destroy You, c’est une exploration audacieuse et crue de sujets rarement abordés avec autant de finesse et de complexité. Une série qui dérange autant qu’elle captive, à regarder quand tu es prêt à sortir de ta zone de confort… et peut-être à y réfléchir un peu trop longtemps après.