Je ne voulais pas apporter ma critique à la base mais je lis les commentaires et je suis effaré de voir que tant de gens sont capables de passer à côté de l'ironie très présente dans cette série, et de l'auto-dérision, beaucoup d'auto-dérision. Le titre lui même en est un exemple mais il semble que le premier degré a de beaux jours devant lui. Ce n'est pas du tout, contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, un ego-trip bourgeois ou une série sur une star capricieuse et méprisante (même malgré elle).
Plusieurs fois, Judith Godrèche évoque incidemment, avec légèreté, le fait qu'on ne la connaisse plus ou qu'on la confond avec Juliette Binoche (c'est même un running gag). C'est évidemment une œuvre sur le cinéma, sur le show-biz et les stars (qu'on considère) has-been. C'est encore plus une œuvre féministe, sur le rôle d'une mère (et du père), et la montée en tension sur le sujet de cette relation inégale, violente, est palpable au fil des épisodes. Elle semblait ne pas vouloir en parler mais finalement le sujet vient à elle, par sa fille, par le "milieu" du cinéma. En ce sens, ne vous attendez pas à un brûlot féministe non plus, le sujet vient petit à petit et n'occupe pas tout l'espace.
Alors bien sûr il y a des maladresses, notamment l'histoire autour de sa femme de ménage qui est probablement en trop ou mal tournée, sans être catastrophique pour autant. Mais cette série mérite qu'on s'y attarde et je me permets de relever la note pour compenser ceux et celle qui n'y ont vu que de la niaiserie ou un ego-trip, sans comprendre un seul instant le second degré présent du début à la fin (ou presque fin, le ton étant quand même plus grave sur les derniers épisodes).