Je l'ai dit, je le répète, c'est mon credo, je suis monomaniaque : aujourd'hui, à quelques trop rares (mais réjouissantes) exceptions près, seuls les Anglais sont encore capables d'écrire des scénarios dignes de ce nom.
Prenez, par exemple, The Walking Dead, ou n'importe quelle itération redondante du thème du zombie que ce soit sur grand ou sur petit écran, injectez-lui de la substance et vous obtenez "In the Flesh", pur produit BBC à la fois sombre, pesant, intense et désespérément humain. Une mini-série sans concessions, comme seule la perfide Albion sait en produire, qui joue avec vos nerfs plus qu'avec l’hémoglobine (même si elle n'oublie pas d'être gore, à l'occasion, toujours de manière réfléchie et avec une judicieuse parcimonie).
Si elle ménage quelques visions d'horreur, c'est psychologiquement qu'elle se fait la plus éprouvante, en mettant l'âme humaine à nue - sans jamais jouer la carte du manichéisme, toutefois, pour démonter de l'intérieur la mécanique de l'intolérance et du communautarisme.
Ces zombies-là ne sont qu'une parabole, une allégorie. Les monstres-hommes, eux, sont bien réels.
Pourquoi ce fossé qualitatif, encore ?
Parce que l'auteur a du talent, déjà. ça se cultive, mais ça ne s'apprend pas dans les bouquins.
Parce que comme la plupart de ses condisciples, il snobe allègrement la dramaturgie de Mc Kee et de Lavandier, ces gourous à la petite semaine et leurs recettes de supérettes.
Enfin, parce qu'il refuse de s'adapter aux attentes du public (et que c'est justement ce qu'attend un public comme moi).
Le deal est simple : "tu veux du zombie ? Tu le prendras comme moi, je te le proposerais, ou bien tu iras voir ailleurs".
Message reçu.
Je love.