Y en a encore un peu, je vous le mets quand même ?
Insatiable, C’est gros et ça passe bien █████████████████████ La série...
le 22 août 2018
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Insatiable, C’est gros et ça passe bien
Et allez hop, une petite punchline provoc'
La série c’est fait remarquer d’emblée par une polémique sur sa grossophobie, polémique basée uniquement sur le pitch qui, effectivement, peut faire craindre le pire : Une jeune obèse se retrouve, suite à un accident, contrainte de perdre du poids, à tel point qu’elle va être prise en charge par un avocat en difficulté passioné de concours de beauté pour tenter d’en faire une miss. La jeune femme va profiter de son nouveau physique pour prendre sa revanche sur le monde…
Evidemment, présenté comme ça, on a vraiment l’impression que la seule façon d’être bien, c’est d’être mince et qu’être mince te donne des super pouvoirs sur le reste du monde et… Polémique.
Polémique qui ne tient pas franchement la vision d’un ou deux épisodes puisque, en fait, tout le message de la série (qui revient régulièrement) c’est « si t’es pas beau dedans, t’es pas beau tout court».
En effet, le personnage principal, Patty est plus qu’une vraie peste, c’est carrément une personne méchante, qui se rêve gentille et aimée de tous, mais qui, malgré le soutien de tous les gens qui lui veulent du bien, fait régulièrement les mauvais choix. Une sorte de Sansa Stark en moins nunuche et plus nocive, parce qu’elle perd régulièrement les pédales.
Le comique de la série, que beaucoup trouveront lourdingue, tient beaucoup à cette dynamique du pire qui, personnellement, me ravit. Le personnage réussit toujours à se mettre un peu plus dans la merde, entièrement par sa faute, et on assiste avec une sorte de jouissance sadique aux efforts désespérés de son entourage pour la tirer de là, alors qu’on sait bien que, de toute façon, elle ira plus loin.
La véritable star de cette série est d’ailleurs le coach, Bob Armstrong, qui lui même a connu le même genre de « transformation » de Patty et dont la vie entière prouve que ce n’est pas en étant le parfait petit couple en banlieue bourgeoise qu’on est heureux.
Tentant de s’épanouir dans le poulinage de « miss beauté », Bob fait face à son ennemi de toujours, un ancien ami d’enfance, Bob Barnard, talentueux juristes qui trouve toutes les occasions possibles pour tomber la chemise et exiber un torse parfait et glabre.
Très vite, le personnage principal va être relégué au second plan de la vie des personnages secondaires : la meilleure amie qui hésite à faire son coming out, la mère célibataire alcoolo récidiviste, la famille de Bob Armstrong ou celle des Barnard… c’est là que se situe tout le sel de la série. Et le sel pique fort.
Les thématiques évoluent très vite et la thématique « mince-gros » est vite reléguée en arrière plan derrière des choses nettement plus clivant, tel que l’identité sexuelle, et pourtant, là, le traitement est nettement plus subtil.
L’ambiance teenage movie évolue aussi pour aller vers de la comédie de quartier, puis vers du soap familial, en lorgnant de loin, parfois, sur la série fantastique voire le thriller… On sent que les scénaristes ne s’interdisent rien et, d’un épisode à l’autre, on s’attend à tout moment à voir la série passer vers autre chose.
L’humour du show est ce qui vous retiendra ou ce qui vous la rendra insupportable. Lourdingue pour les uns, son côté « passé les bornes, y a plus de limites » enchantera les autres.
Les situations sont tellement impossibles que ça en devient irrésistible, les dialogues à double sens permanent rappellent le meilleur d’Arrested Developpment… Evidemment, moi je suis dans la team « rajoutez-en s’il vous plait ».
J’ai cru voir passer des critiques sur le casting qui me paraît au contraire assez parfait, avec une galerie épatante allant de l’ado dark et dealer avec un père pasteur, à la mère adoptive cruelle et manipulatrice et sa fille adoptive démoniaque et idiote. On joue en permanence et à contretemps sur le cliché et la caricature.
La palme revient toutefois au formidable Dallas Robert en Bob Armstrong qui est à la fois tout en caricature et tout en subtilité, touchant et maniéré, nettement le meilleur personnage de la série.
Si je devais émettre une critique sur la série, c’est son caractère non évolutif au niveau du personnage principal dont la dynamique reste toujours la même… Mais c’est aussi ce qui fait la force de la série : cette horrible petite blonde qui ne change pas, fait toujours les pires choix en se voulant une bonne personne et bouleversant son entourage qui, lui, du coup, est forcé d’évoluer.
Je recommanderais la série aux fans d’Arrested Development ou de Mean Girls, pour les gens dotés d’un sens de l’humour bien accroché qui n’ont pas peur de la caricature féroce.
Créée
le 22 août 2018
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