Y en a encore un peu, je vous le mets quand même ?
Insatiable, C’est gros et ça passe bien █████████████████████ La série...
le 22 août 2018
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Insatiable est une série qui avait en main des éléments de hauts rangs pour percer et proposer une série de très bon niveau. Le résultat est finalement très décevant et je vais tenter en quelques lignes d'expliquer ma déception.
Patty Bladell est une américaine moyenne, bonne élève à l'école, elle est harcelée régulièrement en raison de son fort poids. Elle trouve un refuge auprès de Nonnie, sa meilleure amie, et dans la nourriture. Un jour, après avoir subie un unième harcèlement, Patty subit une tentative de vol d'un SDF, elle le frappe au visage et il répond plus fort.
Résultat : Patty est envoyé à l'hôpital et après 3 mois à se nourrir par tuyau, elle a trouvé un corps parfait selon les critères de notre société. Devenue magnifique, tout le monde veut devenir son amie. Mais Patty préfère user de sa beauté pour se venger.
Pour cela quoi de mieux que la victoire totale ? Assumer son physique et vaincre de l'intérieur ceux qui jugent les corps des autres : les concours de beauté. Tant mieux car c'est le secteur d'expertise de Bob Armstrong, un avocat que Patty découvre en sortant de l'hôpital.
Cette série parle donc dans un premier temps de harcèlement, de vengeance mais aussi d'une sordide histoire à la Lolita où Patty tombe amoureuse de Bob et est bien prête à détruire le mariage de ce-dernier pour ensuite le séduire.
La dimension érotique, la critique sociale, l'aspect même malsain du propos annonce quelque chose de beau et d'intéressant que la série va finalement bien peu assumée.
Passer 4 épisodes, cette dimension première est partie et on se rend compte que la série tient du jeux-vidéos : Patty et Bob vont, dans chaque épisode, voir un autre personnage, et lui rendre un service pour obtenir une quelconque faveur qui va faire avancer ou non la carrière de Patty.
Si on apprécie que certains sujets de société soient traités (l'homosexualité, le harcèlement, l'alcoolisme) on regrettera que ça soit fait avec une absence totale de subtilité et dans une dimension presque caricaturale.
On notera aussi que les personnages n'ont aucune forme de stabilité : leurs décisions changent en quelques secondes, de même que leurs personnalités. Le but étant avant tout de faire avancer les épisodes quand bien même on en sort avec une dimension irréelle au possible.
Or le réalisme est justement la difficulté de la série. Les personnages d'une série peuvent être soit caricaturaux (Simpsons au hasard) soit réalistes (HIMYM). On a de nombreuses séries qui partent de la caricature pour aller vers des éléments plus crédibles (tel Big Bang Theory). Rarement on parvient à un juste usage d'éléments alliant réalisme et irréalisme. On peut citer Malcolm in the Middle comme une des rares exceptions.
Insatiable a des personnages présentés originellement comme réalistes et pourtant dès l'épisode 2 on comprend que beaucoup seront justement totalement irréels, présentés de manière trop exagérées via des angles impossibles pour offrir quoique ce soit de concret auquel se rattacher.
On ne s'attache pas aux personnages, on regrette de voir les thématiques du début oubliées pour se tourner vers quelque chose de beaucoup plus SOAP, on apprécie peu le fait que finalement tout tourne dans une ambiance minimaliste. L'absence de réalisme, l'évolution totalement arbitraire des personnages n'aident pas.
Notons un exemple illustrant mon propos : la mère de Patty passe de personnage sans aucun poids, présentée comme une mère banale, à une mère horrible jamais présente pour sa fille, puis elle finit en maternant sa petite et avec un vocabulaire évoquant une réalité passée de relation mère-fille bien construire. Rien de stable.
Globalement Insatiable permet de convaincre un peu les spectateurs, mais sur les 12 épisodes, bien peu de choses valent la peine d'être vécue, on a un vrai sentiment de décalage entre le début de la série et la majorité restante. Ce n'est qu'à partir de l'épisode 10 qu'on a le sentiment de voir quelque chose de nouveau et encore, ça reste faible.
La série n'a rien d'insatiable, rien de concret sur la vengeance, rien de fort sur le harcèlement, rien sur rien finalement. On s'occupe, on est diverti, on passe un bon moment ou du moins un moment passable. La série n'est pas mal faite, mais elle loupe totalement son objectif d'être une bonne série.
Créée
le 14 avr. 2019
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