À la période où j’écris cette critique, Inside No. 9, série britannique sortie en 2014, a eu deux saisons et en aura normalement une troisième.
On doit cette série à Reece Shearsmith et Steve Pemberton, qui sont également scénaristes et acteurs dans leur oeuvre. Le principe : c’est une série d’anthologie, où chaque épisode de 30 minutes a son histoire au n°9 d’une résidence (ou tout autre type de lieu) quelconque, et se finit par une chute. Elle suit la règle de l’unité de lieu comme on peut s’en douter, ainsi tous les épisodes se déroulent plus ou moins en huit clos. Par ailleurs, dans chacun des épisodes, Reece Shearsmith et Steve Pemberton apparaissent dans un rôle différent.
Sur la fiche de SensCritique, on peut lire « Comédie, thriller et épouvante-horreur ». Naïvement, je m’attendais à quelque chose de plus horrifique, de moins subtil, mais après avoir vu la série, je confirme qu’il n’y a finalement pas de quoi avoir peur. L’intérêt de la série, d’ailleurs, n’est certainement pas de créer un sentiment de peur. Inside No. 9, c’est avant tout des situations absurdes, saugrenues, où on teste un peu le genre humain. On dirait une boîte où on observe des cobayes. On met les êtres humains face à une situation un peu bizarre et on voit ce que ça donne. Tous ces paramètres nous conduisent à une série de comédies sombres où l’on assiste à un véritable exercice d’écriture.
Ce que je peux en dire, c’est que tant sur la forme que sur le fond, le résultat général est assez brillant, et les deux réalisateurs de la série relèvent très bien le défi. On peut ne pas aimer tous les épisodes, et il faut admettre qu’après la merveille qu’est l’épisode 2 de la saison 1, les épisodes suivants de la même saison paraissent un poil faibles en comparaison. Cependant, on sent la volonté des créateurs d'aller toujours plus loin et d’expérimenter des choses. Dans la saison 2, l’audace est plus forte puisqu’on ne s’en tient plus seulement aux maisons : d’autres types de décors sont proposés, ce qui veut dire plus de possibilités. La narration est jusque-là efficace et ne laisse aucun personnage en arrière. Les twists systématiques peuvent agacer mais la plupart du temps, on ne s’attend pas complètement à CES twists-là. Le fond et le côté "anthologie" ne sont pas sans rappeler la série Black Mirror, pour ne citer qu’elle : on leur reconnaîtra des points communs tels que le ton cynique, mais aussi des épisodes d’une qualité inégale.
Quant aux acteurs, je n’ai aucun reproche à faire. Le monde des séries britanniques paraît petit, et c’est un plaisir de revoir quelques têtes parmi tous ces talents.
Vous l'aurez compris en lisant tout ça : je vous encourage vivement à découvrir cette série si ce n’est pas encore fait et surtout si vous appréciez l'humour noir, car bien qu’elle soit loin d’être parfaite, elle en vaut largement le détour, et franchement 30 minutes pour un épisode c’est vite fait.