Inspecteur Barnaby, diffusée depuis 1997 sur ITV, c’est le crime à l’anglaise, servi avec un thé bien fort et une touche de lavande des jardins de Midsomer. Imaginez des petits villages pittoresques où les roses grimpent le long des cottages en pierre, et où les habitants sont plus ou moins des personnages de carte postale... sauf qu'ici, on compte plus de meurtres que de réunions du club de jardinage. Chaque épisode est une nouvelle énigme pour l’infatigable Inspecteur Tom Barnaby, puis pour son cousin John Barnaby, qui doit résoudre des crimes souvent plus créatifs que violents. On se demande sérieusement comment il reste des habitants dans ce comté !
Barnaby, avec son calme olympien et son flegme tout britannique, est un enquêteur de choc, mais il ressemble plus à un amateur de puzzles qu'à un inspecteur stressé par les faits divers. Son talent réside dans son regard perçant et son art des questions pointues posées avec un sourire poli, souvent en compagnie de son adjoint plus jeune, plus nerveux, mais toujours impressionné par son mentor. C’est un duo improbable où l’expérience et la sagesse de Barnaby tranchent avec l’impatience et la naïveté de ses assistants, qui changent régulièrement, comme pour rappeler que tout le monde finit par être "infecté" par l’ambiance meurtrière de Midsomer.
La série a un charme tout à fait unique, notamment dans ses décors bucoliques et ses intrigues loufoques : ici, on peut mourir empoisonné par une bouteille de vin au concours du village, ou être retrouvé étranglé dans un champ de lavande. La créativité des scénaristes est sans limite quand il s'agit de trouver des méthodes de meurtre dignes d’un Agatha Christie un peu décalé. Tout est dans l’extravagance discrète des crimes : chaque meurtre semble avoir un petit côté théâtral, comme si les meurtriers voulaient rivaliser dans l’art de la mise en scène morbide.
L'ambiance, c’est le contraste parfait entre la violence des crimes et la tranquillité de la campagne anglaise, où l’on s’attendrait à voir plus de chèvres que de détectives. Barnaby arpente les ruelles pavées et les cottages en fleurs avec un calme imperturbable, posant des questions comme s’il s’agissait d’un simple problème de voisinage. L’humour noir, souvent non intentionnel, se glisse dans les dialogues et les situations. Les suspects sont presque toujours des membres éminents de la communauté locale : le chef du club de bridge, le vicaire, l'apothicaire... Bref, l’innocence apparente des suspects rend chaque interrogation hilarante, tant tout le monde est prêt à dissimuler de sombres secrets derrière des sourires bienveillants.
Cependant, Inspecteur Barnaby peut aussi tomber dans une certaine routine. La structure des épisodes suit souvent le même schéma : découverte du cadavre, interrogatoire des villageois (chacun plus bizarre que le précédent), fausse piste, et enfin, la résolution avec une révélation digne d’un soap opera. Cette répétitivité peut donner un sentiment de déjà-vu, où les meurtres, même extravagants, finissent par perdre de leur impact. Mais pour ceux qui apprécient les mystères traditionnels et les crimes « propres » sans gore, la série offre un cadre réconfortant et un jeu de pistes agréablement familier.
En conclusion, Inspecteur Barnaby est une série qui allie le charme de la campagne anglaise et le goût du mystère, avec des intrigues qui rappellent les romans policiers classiques tout en les modernisant avec une touche d’absurdité. Pour les fans de crime et de cottages anglais, c’est un cocktail parfait de suspense et de décors bucoliques. Mais pour ceux qui cherchent des enquêtes nerveuses et des détectives tourmentés, Barnaby et sa quiétude inébranlable risquent de sembler un peu trop tranquilles… même face à un triple meurtre lors de la fête des moissons !