Intelligence, c’est un peu comme si on t’avait vendu le concept le plus futuriste de la décennie : un agent secret avec une puce implantée dans le cerveau qui le transforme en super-hacker capable de tout, mais que, finalement, on t’avait refilé une version bêta bourrée de bugs. Imagine James Bond avec un antivirus qui rame et tu commences à saisir l'idée.
Le héros, Gabriel Vaughn, incarné par Josh Holloway (aka Sawyer de Lost), est un ancien soldat d’élite devenu super-agent grâce à un implant neuronal. Grâce à cette puce, il peut se connecter à Internet, pirater des systèmes, et visualiser des données comme s’il était Neo dans Matrix. En théorie, c’est une idée qui te fait saliver : un espion ultime, un génie technologique, capable de tout. Mais dans la pratique… c’est un peu comme si son Wi-Fi se coupait au pire moment.
Les intrigues de Intelligence oscillent entre le générique et le déjà-vu. Chaque épisode suit une recette prévisible : Gabriel entre en scène, fait ses trucs de super-hacker, et sauve la situation à la dernière minute. Mais là où on espérait des missions high-tech complexes, des twists de dingue, et une exploration profonde des implications d’un humain connecté à l’ère numérique, on se retrouve avec des enquêtes plutôt classiques, où le potentiel technologique est souvent sous-exploité. Au lieu de vraiment s’aventurer dans les possibilités futuristes de l’implant, la série préfère rester dans des schémas de thriller d’action assez standard.
Josh Holloway fait de son mieux avec ce qu’il a, et soyons honnêtes, il est toujours aussi charismatique avec son air de "bad boy". Mais son personnage, Gabriel, manque de profondeur. C’est un héros qui aurait pu devenir une icône de science-fiction, mais qui finit par être une sorte de cliché ambulant : le soldat au cœur tendre, hanté par son passé, mais qui ne parvient pas à évoluer au-delà des stéréotypes habituels.
L’interaction entre Gabriel et sa partenaire, Riley Neal (jouée par Meghan Ory), aurait pu être un point fort. On s’attendait à une dynamique explosive, un peu dans le style buddy-cop high-tech. Mais là encore, la série se prend les pieds dans le tapis, avec des dialogues qui manquent de punch et une alchimie qui peine à convaincre. On sent que la série essaye de construire une relation "will they/won’t they" entre eux, mais sans jamais vraiment y aller à fond.
Visuellement, la série ne se démarque pas non plus. Pour une série centrée sur la technologie et l’action, on aurait pu espérer des effets spéciaux spectaculaires ou des séquences visuelles qui te donnent l’impression d’être plongé dans le cerveau de Gabriel, mais tout reste assez plat. Les moments où il "se connecte" sont répétitifs et manquent d’inventivité. En gros, c’est un peu comme si tu regardais quelqu’un naviguer sur Google en accéléré.
Et ne parlons même pas de la cohérence technologique. Si tu es un peu geek sur les bords ou que tu t’y connais en tech, tu risques de grincer des dents à plusieurs reprises. La série prend tellement de libertés avec la réalité des réseaux, de la cybersécurité, et des protocoles que même Mission Impossible paraît réaliste à côté. Gabriel pirate des systèmes complexes en une fraction de seconde, visualise des bases de données entières en 3D, et fait tout ça avec une facilité déconcertante. Ça peut passer une ou deux fois, mais à la longue, ça frôle le ridicule.
Ce qui sauve Intelligence de la chute libre totale, c’est son rythme. La série sait comment maintenir un minimum d’action pour que tu ne t’endormes pas complètement. Les scènes de combat sont bien chorégraphiées, et il y a suffisamment de courses-poursuites et de fusillades pour tenir les amateurs d’action en haleine. Mais au final, tu te retrouves à espérer un développement plus profond de l’intrigue principale, qui tourne autour du passé de Gabriel et des véritables motivations du gouvernement… sans jamais vraiment l’obtenir.
En résumé, Intelligence avait toutes les cartes en main pour devenir un hit futuriste, mais elle s’est perdue dans les méandres de son propre concept. Ce qui aurait pu être un thriller technologique innovant finit par ressembler à une série d’action plutôt générique, où l’implant high-tech n’est qu’un gadget de plus. Si tu es fan de séries d’action légères avec un soupçon de science-fiction, tu trouveras peut-être ton bonheur ici. Mais si tu espérais un Person of Interest version 2.0, tu risques de rester sur ta faim.