Une série fort sympathique...si l'on en comprend les enjeux du moins !
Alors ce n'est pas tant pour la série en elle-même que pour Alexandre Astier, son travail et ses aspirations à travers elle que je l'apprécie.
En effet, à première vue cela peut apparaître comme un programme court simpliste et plaisantin où les protagonistes parodiant le monde arthurien se disputent les uns les autres sans cesse. Et de fait cela apparaît vain et inutile.
Il faut savoir que le projet initial d'Astier était de pouvoir raconter une histoire, purement et simplement, et que l'idée du format court télévisé n'a été qu'une contrainte imposée par la 6, certes arrangeante pour le projet mais pas choisie. Ainsi, il s'agit de réinventer plutôt le mythe arthurien, de manière visiblement plus prosaïque, moins mythifiée, de manière assez grossière, mais aussi de façon plus humaine, plus proche de notre réalité. Les icônes originales de ces chevaliers, bien qu'elles doivent rester ce qu'elles sont nous semblent bien lointaines et incompréhensibles pour nous, mortels du XXIe siècle. Les humaniser à la sauce de notre temps en montrant avant tout des hommes faillibles est pour le moins intéressant, je ne parle pas de la grossièreté qui me semble tout à fait accessoire, mais des caractères de tous ces personnages qui s'entrechoquent souvent violemment, et des subtilités de l'intrigue qui nous font découvrir plus profondément chacun d'eux.
Pour ceux qui auront vu l'intégralité des livres, une véritable évolution se produit chez chacun, on finit par les considérer comme de vrais humains avec leurs failles comme leurs forces (les livres V et VI en sont un bon exemple), avec cependant l'humour burlesque caractéristique de la série qui demeure.
N'oublions tout de même pas qu'Astier conçoit avant tout cette série comme une cour de récréation pour comédiens, un moyen de s'amuser en jouant.
Je lis d'ailleurs en-dessous de la mienne une critique négative sur la série d'un(e) certain(e) "aoesan" qui dit "ne pas saisir où il faut rire", et cela me rappelle ce que disait Astier à la conférence qu'il a donné cette année à Japan Expo/Comic Con : que le rire n'est pas une finalité de ce qu'il veut transmettre, il veut raconter une histoire, avec des gens qui se disputent les uns les autres sans cesse pour des broutilles, qui peinent à vivre chacun en communauté, qui ont tous leur propre esprit et leurs propres règles bornées et qui en souffrent les uns les autres. Cela peut faire rire, cela peut ne pas faire rire (j'ai réalisé à ce moment là que si l'on prend un tant soi peu plus au sérieux ce qui est écrit, à un autre degré, l'histoire prend un tour plutôt dramatique). Ce qu'il disait de très intéressant, en opposition avec l'image commune de l'humour qui est "l'humour bouffon", c'est que lorsqu'on voit un épisode de Kaamelott sans le son, l'on doit croire que c'est tout sauf une comédie.
C'est ce décalage qui, je pense, peut créer un aspect comique.
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