Kaamelott a accompagnée bon nombre de mes soirée étant ado, je ne compte plus le nombre d'heures passées à regarder les épisodes, même ceux que je connaissais bien. Cette petite merveille télévisuelle, française de surcroît, est loin d'être une banale parodie des Chevaliers de la Table Ronde.
En reprenant les légendes Arthuriennes et en les mettant en scène à sa sauce, le génial Alexandre Astier signe une oeuvre complètement à part dans l'horizon télévisuelle française. Kaamelott c'est plus qu'un programme comique, c'est une galerie de personnages loufoques, drôles, attachants et complexes. C'est un univers singulier et un humour reconnaissable entre mille. C'est un amour monstrueux du quiproquos, du grand guignol et de l'anachronisme. Kaamelott c'est Arthur entouré d'une bande de bras cassés, c'est un regard sur notre société. Kaamelott c'est réussi car c'est surtout le fruit d'une écriture digne de ce nom.
Abordant bon nombre de thèmes comme le pouvoir, la paternité, la loyauté, l'amour, la vengeance, le pardon et le devoir. La série reprend tout ce qui fait la grandeur des histoires épiques pour les tourner en ridicule, mais cela sans jamais en faire un ramassis de bêtise. Tout est pensé, tout est écrit avec justesse, rien n'est laissé au hasard. Il en résulte une ambiance particulière et savoureuse. Le format court donnait cette sensation de revoir chaque soir des personnages familiers, comme des potes un peu branquignols mais avec qui on adore passer du temps. Quant au format classique pour les Livres V et VI, on assiste à un vrai retournement. On reprend les mêmes personnages pour les incorporer dans un univers plus sombre et audacieux. Tout aurait pu perdre en saveur, mais ça fonctionne pourtant à merveille, tant l'écriture est à nouveau le fruit d'une grande maîtrise.
De Kaamelott émane toute la passion d'un auteur captivant, Astier est un metteur en scène qui sait ce qu'il veut, qui aime réellement ce qu'il fait et qui rappelle à tout le monde en France que la comédie est un art. Kaamelott est une oeuvre majeure.