Écrasé sous ses dettes, Kaiji se voit proposer une solution pour s'en sortir : une nuit sur un bateau qui pourrait lui rapporter gros...
Kaiji: Ultimate Survivor m'a... ennuyé. Pourtant, ça commençait bien !
L'on commence par un arc rempli de bons ingrédients. Le jeu auquel doivent se soumettre les endettés est simple, enfantin même, ce qui permet de le rendre d'autant plus dégoûtant quand l'on ajoute à la simple défaite une conséquence certes mentionnée, mais jamais montrée. La suggérer suffit, pas besoin de tripes ou de cadavres, c'est même pire encore plus que l'on ne sait pas quelle conséquence aura réellement la défaite, on sait juste qu'elle sera sanglante et très douloureuse. Sur ce contraste efficace, il suffit d'y ajouter un peu de psychologie et de stratégie pour avoir un résultat plutôt divertissant (malgré de grosses ficelles assez visibles)... ironiquement, alors que son personnage principal continue à essayer contre vent et marée, l'animé lui-même abandonne dès la fin de ce premier act.
Au revoir souffrances sous-entendues et jeux enfantins, au revoir contraste intéressant, psychologie et stratégie, bonjour douleurs visibles et jeux sortant de l'imaginaire d'un adolescent dépressif. Le second acte décide, tant qu'il y est, d'y ajouter des représentations physiques des émotions comme la peur, concept intéressant sur le papier, mais qui m'a fait totalement décrocher : je ne suis pas en train de regarder des individus dans un univers réaliste faisant face à des problèmes compréhensibles, le tout potentiellement enrobé d'un message politico-moral, je suis en train de regarder des surhommes dans un univers fantastique faisant face à des problèmes absurdes, surtout que cela vient remettre en question certains éléments du premier arc. Pourquoi prendre le temps de noter que les joueurs arrivent un par un "pour ne pas éveiller les soupçons" si c'est pour ensuite faire tomber des dizaines de gens d'un immeuble ?
Une fois la fin du deuxième arc enfin tombée, l'on passe au dernier et autant dire que là, soit l'animé est un délire au second degré, soit je ne comprends plus rien. D'individus tombés de plusieurs étages qui acceptent de rester là à ne pas se faire soigner pour quelques billets et finalement ne vont pas si mal que ça (ils sont fait en quoi au juste ?) à Kaiji qui possède une résistante à la douleur surhumaine, je n'arrive plus à croire quoi que ce soit que cet animé peut me présenter. S'il est possible de survivre à une mort certaine sans trop de souffrance, alors comment pourrai-je ressentir la moindre chose pour les souffrances d'un personnage principal, loser idiot aisément manipulable devenu leader charismatique avec des talents d'acteurs à convaincre des mafieux sans problème en quelques mois, sans doute borderline immortel ? La peur sous-entendue et les jeux absurdes ont de toute façon fait place à de ridicules outils de torture digne du pire film d'horreur, ne reste donc plus que l'aspect psychologique qui pourrait être intéressant s'il y avait un animé à regarder. Malheureusement, ce troisième arc décide que laisser le spectateur regarder l'action, c'est surfait, il vaut mieux laisser le spectateur écouter la voix off expliquant ce qui vient de se produire, au cas où l'on serait trop idiot pour comprendre. C'est déjà le cas durant le deuxième acte, mais au moins entre deux voix off il se passait quelque chose d'autre que "quelqu'un dit quelque chose".
Malgré une fin surprenante (parce que j'en étais à me dire que superman allait décréter la fin du capitalisme en pariant la vie de sa sœur face à un politicien, n'importe quelle autre fin allait me surprendre), j'en reste sur une impression d'avoir visionné un bon animé de neuf épisodes suivi de 17 épisodes de filler, où j'ai fini par abuser du bouton "avancer 10s" pour tenter de skipper les moments où la voix off tente de me convaincre qu'il se passe réellement quelque chose alors qu'en fait non. Au final, les méchants sont très méchants, les gentils sont des cons en caoutchouc et j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps.
Et pourtant, je vois sa moyenne, je vois vos critiques, et je ne peux pas m'arrêter de me demander : qu'est-ce que j'ai bien pu rater ? Suis-je désabusé ? Ai-je raté ma chance d'avoir une bonne expérience ?
3/10.