Kids on the Slope par Caledodub
Je gardais un souvenir enthousiaste de Cowboy Bebop et Samurai Champloo, alors j’ai fini par en vouloir plus et j’ai fait une petite recherche sur leur réalisateur Shin'ichiro Watanabe. Et j’ai trouvé ce que je cherchais : une autre série de lui.
D’entrée, le synopsis de Kids on the Slope me séduisait : des lycéens et du jazz. La musique est un acteur à part entière dans ses séries et je me réjouissais de voir qu’elle avait encore une place majeure.
J’attendais cette folie de Bebop ou de Champloo. Je ne l’ai pas eu.
J’attendais cette originalité de Bebop ou de Champloo. Je ne l’ai pas eu.
Alors qu’ai-je eu ? Une série assez classique dans sa forme. Ce trio amical et amoureux n’a rien de nouveau dans ses aspirations et sa composition : le mauvais garçon, le premier de la classe et la gentille. Les monologues du « héros », Nishimi Kaoru, et ses considérations amoureuses sont mièvres, dégoulinant de sentiments sucrés et banalement torturés.
Mais dès que Nishimi et Kawabuchi se mettent à jouer du jazz, alors cette médiocrité est oubliée. Leur amitié se construit dans les notes, les dissonances et les improvisations. Et on oublie tous ces mots inutiles. Tout le cœur de la série est là. Dans cette musique.
Alors, je me dis que Shin'ichiro Watanabe est plus original que je ne le croyais. Oui, les mots et le quotidien sont souvent banals à mourir. Mais dès que la musique, l’art, s’y substitue, alors la magie est là.
La niaiserie de ses héros ne fait pas pour autant de Kids on the Slope une série niaise. Car, derrière les amourettes et l’amitié, le monde des adultes est là, dans un Japon des années 60 où les familles s’entre-déchirent, où les étudiants se jettent dans la politique, où les soldats américains sont toujours présents. Présence pesante et parfois dramatique, mais dont le réalisateur garde l’aspect le plus positif : le jazz.