좀비 게임
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Période Joséon de la fin du XVIème le contexte des luttes de pouvoir trouve sa solution radicale dans une fleur capable de réveiller les morts. Le royaume mené et manipulé par le peu commode conseiller d'Etat Ryu (Seung-Ryong) a perdu son Roi et met en danger les velléités de règne du conseiller, attendant patiemment que sa propre fille, (Kim Hye-Jun) vendue au Roi, lui donne un héritier pour conserver sa main mise aux affaires d'état. Afin de sauver les apparences, Ryu utilisera la fleur sur le Roi, le ressuscitera, mais le transformera en monstre assoiffé de chair et de sang et sera vite dépassé par les événements, l'épidémie s'entendant à tout le pays. Une grande aventure épique revisitant le thème du zombie pour une métaphore d'un peuple abusé et affamé par la noblesse, que l'on sacrifie pour la grandeur du pays, mais l'opportunité pour le Prince Héritier évincé, Lee Chang (Ju Ji-Hoon) de se révéler.
On retrouve avec Kingdom les points communs avec Rampant et dans une moindre mesure celui de Kundo pour une dénonciation du pouvoir. Dans sa mise en valeur des lieux, reviennent aussi à l'esprit ceux confinés, feutrés et colorés de Masquerade, lourds de trahisons, où l'hypocrisie des us et coutumes n'a d'égale que son esthétisme.
Parfois flou voire opaque dans les connexions et les multiples personnages, on se perdra dans une narration qui manque de clarté tout autant que de flottements quant aux déplacements. On le verra d'ailleurs dans la préquelle Ashin, qui tout aussi rapide que mal narrée, tente de nous expliquer la cause de l'épidémie.
Avec des épisodes inégaux tant en terme de longueur que d'enjeux, on peut se perdre encore sur les motivations et les réactions de personnages peu fouillés. Mais on se rattrape avec ce que savent faire les coréens sur les scènes parfaitement survoltées de combats toujours si bien chorégraphiés, mettant en valeur les lieux extérieurs avec brio. Une brise légère dans un champ de blé, pour une attaque aussi violente que la réponse est efficace, les courses poursuites effrénées dans la forêt, les zombies et leurs mouvements saccadés pour un réveil impressionnant, ou cette belle scène sur le lac gelé. Une photographie aux extérieurs brumeux, source de tous les dangers, apporte une ambiance délétère de toute beauté.
Allier la rapidité de mouvement avec les scènes gores des attaques et la fluidité des combats, est particulièrement réussi. L'art du maniement du sabre donnera encore une fois envie.
Ecrit par Kim Eun Hee qui adapte son propre webcomic et Kim Sung-Hoon à la réalisation, Kingdom séduira certainement par son mélange de genre horrifique au sous texte politique, parfaitement dosé entre l'intime et les scènes d'actions, et laissant de côté la plupart du temps, cris et autres lamentations récurrentes de ce cinéma. On évite la romance et les traits d'humour abusifs. Quelques flahsbacks, redites et un bouffon de service, pour Jeon Seok-ho, en homme de paille du royaume, amoureux transi et bien peu courageux, nous rappellent bien l'origine de la série.
Des acteurs choisis pour des héros aptes à la vengeance, ou au don de soi avec Kim Sang-Ho garde du corps du prince héritier qui bénéficie d'un personnage parfois décalé, mais qui n'a d'égal que sa maîtrise du sabre, et offre quelques beaux moments d'émotion. Les deux acteurs collent parfaitement à leurs personnages et Chang plutôt passif et dépassé par la violence de son milieu se découvrira une âme de guerrier prêt à tout pour sauver son peuple et prendra plus d'ampleur et de sympathie au fil des épisodes.
- On appréciera aussi les chouettes coordonnés de ses kimonos et son art de se déplacer avec facilité malgré l'encombrement-.
On retrouve avec plaisir en seconds rôles, Yoo Seung Mok et le parfait Heo Joon-ho sans oublier des personnages féminins peu nombreux mais d'importance, soumises à la loi des hommes, quels que soient leur connaissance ou leur rang.
Manipulée mais retorse pour la reine de pacotille, érudite et bienveillante pour le médecin Seo-Bi (Bae Doo-na),tentant tant bien que mal de trouver un remède à l'épidémie. Cette femme du peuple, sorte de pont entre les deux mondes, nous ravira et nous laissera parfois perplexe par la maîtrise de sa prise de pouls et de ses diagnostics implacables. Pugnace, n'ayant pas accès aux connaissances des hommes, son personnage marque également la difficulté d'une Corée renfermée sur elle-même, et aux échanges avortés avec la Chine experte en la matière.
Une mise en scène énergique, sans défaut de rythme pour un divertissement certainement sauvé par son contexte historique toujours appréciable, en évitant de sur-agir avec ses monstres voraces.
Créée
le 8 août 2021
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