Bien tenté

Adaptée du roman éponyme de Caleb Carr (que je vais peut-être lire pour le coup), The Alienist raconte l'enquête et la poursuite d'un tueur en série sévissant dans les bas-fonds du New York fin XIXème, mêlant figures historiques et personnages fictifs.

Honnêtement, les deux premiers épisodes ont été éprouvants pour moi en tant que spectatrice. Dés les premières minutes, la série vous jette dans l'intrigue sans ménagement : pas d'introduction, rythme effréné... difficile de trouver quelque chose à quoi se raccrocher pour comprendre ce à quoi vous êtes confronté. Et il faut avouer que c'était un brin hollywoodien - pour ne pas dire cliché - comme entrée en matière. Mais bon... ce n'est qu'à partir du troisième épisode que je me suis vraiment prise au jeu.

Le trio principal fonctionne plutôt bien, mais il éclipse totalement les personnages secondaires et notamment les serviteurs du docteur Kreizler : Stevie, Cyrus et Mary sont entièrement dévoués à Laszlo, et même si le spectateur devine qu'ils sont plus ou moins des marginaux qu'il aurait pris sous son aîle, leurs origines ne sont jamais vraiment explicitées (à part quelques vagues références au passé de Cyrus et Mary, mais là encore leur attachement à leur patron reste assez flou). C'est un peu dommage, surtout quand les personnages de la série eux-mêmes reprochent à Laszlo d'abuser de ces bonnes gens en leur faisant faire tout le sale boulot pour qu'il en retire finalement tout le mérite. Cela dit, tous les secondaires ne subissent pas ce traitement : les frères Isaacson par exemple sont assez bien introduits, même si on a du mal à comprendre l'intérêt tout particulier que la série semble porter à l'intrigue amoureuse qui concerne l'un d'entre eux et qui ne mène nulle part.

Du reste, la psychologie du trio principal est un des aspects les plus intéressants de cette série. Laszlo, Sara et John sont trois personnages en souffrance qui ont chacun leur propre façon de l'exprimer : John par l'alcool et les maisons de passe, Sara par l'enquête elle-même (qui la libère de sa condition et lui permet de faire ses preuves), Laszlo également par l'enquête mais surtout par une forme d'agressivité qui attire souvent la colère de ses collaborateurs. C'est d'ailleurs très intéressant de voir l'aliéniste s'aliéner des siens, se réfugier dans l'analyse de la psychologie d'autrui pour ne pas avoir à s'analyser lui-même - d'où sa fascination pour le tueur recherché.

La conclusion de cette affaire est un peu brusque, alors que nos enquêteurs sont dans le noir pendant de nombreux épisodes, l'intrigue s'emballe soudain dans ses derniers moments. On reste sur sa faim, tandis que certaines questions ne trouvent pas de réponses. Mais bon... l'atmosphère, la référence inévitable à Jack l'éventreur, les costumes, la psychologie des personnages, sans compter certains plans très marquants et le très bon casting en font une série plus que correcte.

Moyenne des épisodes : 6,3/10