Bon, je n'avais pas d'attente particulière en regardant cette série. Elle m'a été conseillée pour admirer la plastique avantageuse de René Jean Page. Il n'est certes pas déplaisant à regarder mais comme chacun sait, le physique ne fait pas tout.
J'ai d'abord été fort surprise de voir autant de diversité ethnique dans une Angleterre fort puritaine, coloniale et chrétienne. Cela m'a d'abord irritée car je suis soucieuse de la réalité historique puis je m'en suis assez vite détachée pour me laisser porter par l'aspect très "soap"/ "feel good" de la série.
Bien loin tout de même de la finesse d'analyse de Jane Austen et des romans britanniques pré-victoriens, un spectateur ouvert pourra passer un moment agréable malgré les simagrées interminables de certains personnages féminins et les atermoiements insupportables de quelques personnages masculins. Je pense que ce côté caricatural est assumé, avec un soupçon de second degré tant et si bien que la diversité des acteurs est tout à fait intégrée dans la logique de la série. Si l'objectif n'est pas la fidélité historique, tous les approches de mises en scène sont possibles!
On note des incohérences historiques (la route goudronnée, les cigarettes manufacturées de Miss Héloïse...) mais là encore tout cela s'intègre dans ce joyeux bordel qui n'a pas une once de malhonnêteté intellectuelle.
On aime ou on déteste. Je crois sincèrement que les anti-woke pourraient se faire des cheveux blancs rien qu'en regardant le premier épisode et les fans de comédies modernes (installés sur leur canapé avec un pull oversize, un chat et un chocolat chaud) sauter partout en criant au génie. Je ne suis ni des uns ni des autres : je préfère la série Orgueil et Préjugés produite par la BBC avec Colin Firth et Jennifer Ehle mais je ne dédaigne pas sortir de ma zone de confort.