La garenne sanglante
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le 15 janv. 2019
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Je suis fan de Watership Down depuis des années. Aussi bien du livre de Richard Adams que du film d'animation réalisé par Martin Rosen en 1978. Lorsque Netflix a annoncé cette nouvelle adaptation du classique, j'ai été à la fois impatiente et inquiète; je ne suis généralement pas fan des remakes en 3D. Pourtant, ce Watership Down est une excellente surprise. Je craignais plusieurs choses, et au final, pratiquement aucune de mes craintes ne s'est concrétisée.
Ma première peur était celle du visuel, bien entendu. J'avais peur d'une 3D froide et inexpressive. Et bien, étonnamment, les visuels m'ont charmée assez rapidement. Le prologue, pour commencer, utilise la 2D, plus précisément les ombres chinoises, pour un effet "conte au coin du feu" très bien réussi. Puis, la 3D arrive et le résultat est plutôt plaisant, même s'il peut être déroutant par moments. Ce choix de technique ouvre la porte à de nombreuses idées de réalisation plus que brillantes, mention spéciale aux visions de Fiver.
Ma seconde crainte était que l'histoire originale, dure, brute, violente et sanglante ne soit édulcorée pour pouvoir attirer le jeune public. Cette crainte avait été partiellement dissipée à la sortie des trailers, qui ont donné le ton, et étaient assortis d'un joli "PG-13" (Pour rappel, en France, le film de Martin Rosen, réputé pour avoir traumatisé des milliers d'enfants, est ''déconseillé aux moins de six ans"). L'histoire n'a été ni coupée, ni édulcorée, et grâce aux 4x50' qu'offre la série, le spectateur peut profiter d'une version plus complète que le film de Rosen (1h30). L'histoire est trépidante, passionnante et ne connaît que peu de temps morts. J'ai pu enchaîner les 4 épisodes sans décrocher. Les thèmes originaux sont explicites, parfois grâce aux images, souvent grâce aux dialogues; violence, oppression, peur, politique, survie, entraide, sexe, religion... D'ailleurs, la série peut se vanter d'être d'une grande clarté, là où Rosen péchait par des passages flous, sans pour autant brider l'imagination du spectateur. La série a également accompli l'exploit de rendre la scène
de la destruction de la garenne de Sandleford
encore plus oppressante, anxiogène et terrifiante. Cependant, Rosen reste visuellement plus cru, ce qui n'était pas un mal en soi. Eh oui, la nature est cruelle!
En ce qui concerne ma troisième et dernière crainte, je suis plus mitigée. Je craignais réellement cette nouvelle traduction française. J'ai réellement une passion pour la traduction, et donc, j'ai commencé par regarder la série en VF. Si le doublage est loin d'être mauvais, la traduction, en revanche, m'interpelle énormément. Ou devrais-je plutôt parler de modifications légères dans différents noms originaux, et d'erreurs de prononciation. Pour les néophytes, dans le livre original, Richard Adams instaure une langue lapine. Et, à ma grande surprise (et à ma grande joie!), la série a conservé cette langue. Cependant, en version française, les mots ont été légèrement tronqués (par exemple, en "anglais" Owsla, qui deviendra en français Hourda), je ne comprends pas vraiment pourquoi. Maintenant, je n'ai lu le roman qu'en anglais, il faudrait le lire en français pour voir si ce changement est le fait d'un traducteur littéraire. Mais ce que je ne pardonne pas, ce sont les prénoms. Fiver, l'un des personnages principaux,étant le 5ème né, tient son nom du chiffre 5 (soit Five) en anglais. Cependant, en VF, il est prononcé comme Fever, la fièvre. Cela a eu le don de me hérisser le poil, je dois l'avouer. Il y en a d'autres, je mentionne brièvement le capitaine ''All-in" (au lieu de "Holly"), et Krik (au lieu de ''Frift"). Cette liste d'erreurs n'est malheureusement pas exhaustive.
Néanmoins, malgré cette petite ombre au tableau, je suis comblée et séduite par cette nouvelle adaptation. Je regrette que Netflix n'en ait pas vraiment fait la publicité, et j'espère qu'elle saura quand même attirer un nouveau public, car vraiment, ça serait mérité! Il s'agit d'un chef d'oeuvre et d'uns des meilleurs programmes originaux Netflix de tous les temps. Alors, soyez curieux, foncez, mais ne laissez pas de trop jeunes yeux se prêter au jeu!
*EDIT : J'ai reçu pour Noël la nouvelle édition française du roman, et après recherches, je peux dire que les altérations de la langue lapine sont le fait du traducteur. *
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Créée
le 24 déc. 2018
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