Esprit vengeur
" Bien fait pour elle ! Nah ! ". C'est ce que se disait l'enfant en moi en regardant le premier épisode et c'est avec cette satisfaction puérile (mais j'm'en fiche d'abord !) que j'ai commencé à...
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le 9 févr. 2011
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La Fille des Enfers, diffusée par Animax, c’est un peu comme si quelqu’un avait décidé de mélanger le surnaturel et un service de livraison express pour les rancunes personnelles. Dans cette série sombre et énigmatique, n’importe qui peut faire appel à Ai Enma, alias la Fille des Enfers, pour expédier un ennemi tout droit en enfer. Tout ce qu’il faut, c’est une connexion Internet à minuit pile, une bonne dose de colère, et le courage d’accepter les conséquences.
Ai Enma, notre héroïne aussi mystérieuse qu’imperturbable, incarne la vengeance incarnée… mais version gothique et impassible. Elle apparaît, en silence, dès que quelqu’un l’invoque, et avec son kimono traditionnel et ses yeux rouges perçants, elle pourrait transformer n’importe quel coin tranquille en un avant-goût d’enfer. Son travail ? Tendre une poupée de paille noire et laisser le client décider : tirer le fil rouge signifie expédier son ennemi tout droit en enfer, mais cela signifie aussi que l’utilisateur ira lui-même en enfer… un jour. Ai n’a pas besoin de discours flamboyants ou de menaces ; elle se contente de fixer silencieusement la personne en détresse, ce qui est souvent plus effrayant que n’importe quelle mise en garde.
Chaque épisode suit un schéma où un personnage, souvent acculé et désespéré, fait appel à la Fille des Enfers pour régler ses comptes de façon spectaculaire. Les raisons vont de la trahison à l’intimidation, en passant par la jalousie ou la simple rancune, et le déroulement est aussi prévisible qu’un épisode de Justice expéditive. D’abord, on découvre la souffrance du "client", ensuite vient le moment où Ai apparaît pour lui offrir la fameuse poupée, et enfin, le grand "climax" : la victime est traînée en enfer par une série de visions macabres. La série adore utiliser des symboles et des illusions pour représenter l'enfer sur mesure de chacun, un défilé surréaliste qui frôle parfois le kitsch mais reste fascinant.
Le problème, c’est que, malgré l’ambiance gothique et les promesses de vengeance infernale, la série finit par devenir répétitive. À force de voir Ai Enma répéter inlassablement le même rituel et des personnages céder sans hésiter au pacte, la mécanique perd un peu de son mystère. Chaque épisode suit pratiquement le même déroulement, et au bout d’un moment, on se demande si quelqu’un dans cette série va enfin réfléchir aux conséquences du fameux fil rouge avant de l’arracher d’un coup de main rageur.
Visuellement, La Fille des Enfers s'appuie sur des décors sombres, des forêts inquiétantes, et des effets d’ombre pour créer une atmosphère lugubre. Le contraste entre la tranquillité apparente d’Ai et la violence des scènes de vengeance est frappant, mais on reste souvent dans des tons monochromes et des décors stylisés qui renforcent l’impression d’une sorte de théâtre macabre. Les séquences où les personnages sont traînés en enfer sont particulièrement dramatiques, et chaque "enfer" est personnalisé selon les fautes du "condamné". Cela donne des scènes visuellement marquantes, même si elles peuvent parfois sembler un peu caricaturales.
La série essaie d’aborder des thèmes profonds, comme la justice, la morale, et les conséquences des désirs de vengeance, mais elle le fait de façon un peu superficielle. Chaque épisode est une variation de la même leçon : la vengeance a un prix, et céder à la haine mène toujours à des conséquences sombres. Cependant, les personnages ne semblent jamais vraiment tirer de leçon de leur propre expérience, ce qui donne parfois l’impression que la série tourne en rond.
En résumé, La Fille des Enfers est une série qui propose une vision poétique et glaçante de la vengeance, avec une héroïne stoïque et des épisodes à l’ambiance lugubre. Si vous aimez les récits où les âmes tourmentées invoquent des forces obscures pour résoudre leurs problèmes, La Fille des Enfers vous offre un ticket pour un aller simple en enfer – littéralement. Mais préparez-vous à un peu de répétition, car le rituel de vengeance d’Ai Enma peut finir par donner l’impression d’une boucle sans fin, comme un service client diabolique où l’on connaît déjà la réponse avant d’appeler.
Créée
le 31 oct. 2024
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