Voir la série

Tombé récemment dans le domaine public, l'un des classiques de H.G. Wells permet à la télévision de s'en emparer à travers deux projets concurrents, à l'approche visiblement sensiblement différente. Pour ma part, il s'agit de la troisième que je découvre après la série B signée Byron Haskin en 1953 et celle, controversée (sans réelle raison, à mon sens) de Steven Spielberg en 2005. Cela démarre plutôt bien, le choix de raconter l'histoire à l'époque du roman se révélant judicieux, d'autant que la BBC s'est donnée les moyens : décors et costumes de qualité, contexte social et politique un minimum décrits... Cette décision se révèle assez payante, l'intrusion de la science-fiction à une époque inhabituelle apportant un réel plus à l'entreprise.


D'ailleurs, pendant un bon moment j'ai trouvé cette « Guerre des mondes » cohérente dans ce qu'elle proposait : de l'action mais pas trop, un discours anti-colonialiste cohérent avec les idées de son auteur... N'empêche, quelque chose me gênait : l'interprétation (notamment de la très belle Eleanor Tomlinson) avait beau être correcte, je ne retrouvais pas le brio qu'incarne habituellement l'excellence anglaise, clairement pas aidée non plus par des dialogues manquant de ferveur et surtout des personnages moins attachants qu'ils n'auraient dû être. Toutefois, c'est surtout le choix de donner une importance aussi grande aux flashforwards : déjà que la série manquait d'émotion et d'intensité, nous révéler aussi vite à la foi


la mort des envahisseurs et notre planète plongée dans un monde apocalyptique,


je trouve ça peu judicieux, voire carrément maladroit sur la durée.


J'aurais toutefois été plus indulgent si le dernier épisode ne se perdait pas dans un rythme presque lancinant, où soit il ne se passe plus grand-chose, soit les flashforwards deviennent omniprésents, sans qu'il nous raconte quoi que ce soit valant le détour. Seule cette belle idée


de résilience, jusque-là profondément enfouie dans le cœur de l'héroïne,


suscite une certaine émotion, toutefois moins grande qu'elle n'aurait dû être. Enfin, dénouement un peu abrupt, avec une lueur d'espoir plutôt bienvenu mais restant un peu trop sans réponse, notamment vis-à-vis de


la « défaite » des envahisseurs.


Bref, prometteur et relativement réussi un temps, « La Guerre des mondes » perd beaucoup de sa portée dans sa dernière ligne droite, bouclant cette mini-série avec un sérieux goût d'inachevé. Plutôt décevant.

Caine78
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Séries vues dans leur intégralité

Créée

le 31 janv. 2020

Critique lue 198 fois

1 j'aime

Caine78

Écrit par

Critique lue 198 fois

1

D'autres avis sur La Guerre des Mondes (UK)

La Guerre des Mondes (UK)
Vampilou
8

Une mini série originale et intéressante !

Plus proche de la version littéraire de H.G Wells, que de celle de Spielberg, notamment dans l’époque historique mise en avant, j’ai particulièrement aimé que ça se déroule dans ce cadre...

le 19 déc. 2020

1 j'aime

La Guerre des Mondes (UK)
Caine78
5

Guerre sans vainqueur

Tombé récemment dans le domaine public, l'un des classiques de H.G. Wells permet à la télévision de s'en emparer à travers deux projets concurrents, à l'approche visiblement sensiblement différente...

le 31 janv. 2020

1 j'aime

Du même critique

Enquête sur un scandale d'État
Caine78
2

Enquête sur un scandale cinématographique ?

Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...

le 20 août 2022

32 j'aime

8

Mourir peut attendre
Caine78
4

Attente meurtri(ère)

Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...

le 7 nov. 2021

29 j'aime

31

L'Origine du monde
Caine78
3

L'Origine du malaise

Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...

le 25 sept. 2021

25 j'aime