La Maison de la rue en pente : ce drame psychologique nous invite dans le monde impeccablement soigné du patriarcat japonais, en croisant différents destins d’adultes en proie au fardeau de la parentalité ou de la stérilité, à l’occasion du procès d’une infanticide. Le point de départ me plaisait : on s’immisce lentement dans le quotidien d’une femme qui s’avère dépassée par sa maternité et par les critiques de son mari et de sa belle-famille ; les frustrations vécues par le personnage principal la rendaient autant sympathique qu’ambiguë, et la série parvient à jouer avec les attentes autour de ce personnage désespéré. Le pari me semblait en tout cas réussi ; et puis les effets stylistiques se multiplièrent, le pathos, redoublé d’envolées lyriques et de musique au piano, prit le pas sur la sobriété, et je me retrouve seule avec ma déception. Dommage – à croire que le réalisateur ne jugeait pas son récit et ses personnages suffisamment puissants pour atteindre son spectateur, et qu’il a vainement tenté de pallier la discrétion de son personnage par une surenchère d’effets visuels, d’images oniriques récurrentes et de flashbacks intrusifs. Je regrette en particulier la lourdeur avec laquelle il appuie le lien entre Risako et Mizuho en les interchangeant régulièrement dans des plans, alors même que l’association se fait naturellement. L'histoire vaut le détour, la construction psychologique des personnages également; le style mélodramatique beaucoup moins.