Dans la série des œuvres produites par le studio Kyoto animation et pour rendre hommage à son réalisateur qui a disparu dans des circonstances tragiques (je viens de l'apprendre en finissant la série), j'ai décidé de voir les œuvres qui manquaient à ma collection chez Kyoani.
Il fallait commencer par La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, un animé qui divise car certains crient au génie quand d'autres détestent certains passages. En fait les deux points de vue sont compréhensibles, l'oeuvre elle-même est unique en son genre.
Passons sur l'aspect de la série qui reste du classique Kyoto Animation. Peut-être, à mon humble avis, un peu moins joli que Clannad mais un peu plus que Kanon. Le design des personnages et les grands yeux, c'est le choix habituel. Certains sont rebutés par ça, admettons. Mais ça reste vraiment joli.
Au niveau sonore, on sent que c'est l'époque où le studio commençait à comprendre l'importance de thème récurrent, et pourquoi pas d'un peu de musique marquante. Gros plus pour le chant dans la première saison interprété par Aya Hirano qui est très convaincante dans son rôle.
L'histoire elle-même est compliquée à résumer. L'animé lui même va vous torturer, littéralement. La belle Haruhi est bien décidé à prouver que des choses étranges arrivent dans ce monde, et elle le veut plus que tout pour tromper l'ennui. Peut-être a-t-elle raison finalement! Les caractères des personnages sont très standards hormis celui de la petite Haruhi qui est franchement une peste intersidérale qui déborde d'énergie. Kyon par contre est un imbécile taille XXL. Sur l'arc de la boucle sans fin (une vraie torture à regarder), le parti pris du récit vous ferait croire que Haruhi vous a finalement pris dans son "pouvoir", son charisme n'étant pas à prouver.
Personnellement, avec un peu de recul, j'apprécie beaucoup l'idée, qui est unique et complètement folle. Quand c'est avec Bill Murray on crie au génie, mais là curieusement ça dérange.
J'ai jamais imaginé qu'une oeuvre de fiction animée puisse tenter ce que cette animé a fait, c'est absolument dingue. Cela explique l'engouement autour de cet animé, sans aucun doute. Mais il faut tempérer un peu tout ça, car si la saison 2 prend un énorme risque qui me paraît payant, unique et franchement couillu, la saison 1 est assez classique, voire un peu ennuyante. J'imaginais mal notre héroïne accepter de regarder son propre animé sans broncher. Peut-être que l'adaptation du light novel était en fait trop compliquée (supposition), d'où cet arc qui divise tant de monde.
Et l'autre problème est que la narration à la pulp fiction, quand c'est en série comme ici, c'est compliqué à suivre.
Ce n'est pas la série du siècle, de la décennie. La mélancolie de Haruhi Suzumiya ne mérite ni Oscar, ni récompense. Mais son héroïne est très importante pour l'animation japonaise. Avec une réalisation d'une qualité hors normes, sans équivalence sur un moment précis, la série est une référence dans les série slice of life. On est loin de la qualité pure qu'offre Clannad dans le dramatique ou qu'offre Nichijou dans l'humour. Ici on est dans la mélancolie, la vie d'une fille extraordinaire qui ne sait pas qui elle est. On finit par aimer cette fille, vraiment, car elle est le genre de personne qui pourrait changer le monde si elle est aimée (même si avouons-le, Kyon est un con, perso si y'avait eu une nana comme elle au lycée dans mes "proches", je l'aurais suivie au bout du monde). Cette série est une gifle dans la tronche des gens qui disent que toutes les séries de ce genre se ressemblent. RIEN ne ressemble à cette série, et si elle est loin d'être parfaite, elle ne sera jamais égalée. A voir, avec beaucoup de patience. Notre héroïne le mérite.
P.S: avec un peu de recul sur la série, je voudrais revenir sur celle-ci. Je suis convaincu que cette série est unique. J'ai beau chercher, je ne lui vois pas de concurrente. Pire, je m'identifie beaucoup personnellement à Haruhi Suzumiya même en tant que mec... J'ai toujours eu cette même envie qu'elle de ne jamais m'ennuyer, sans son côté extravertie. Je persiste et je signe sur le fait que certains paris sont ultra payants, n'en déplaise aux détracteurs de l'anime. Cette série est de très bonne facture, et si elle m'aura pas brisé le cœur (comme les animés que je note le mieux), elle aura renforcé l'aspect mélancolique que je partage avec la protagoniste. C'est d'ailleurs probablement ça qui fait que je reviens vers l'animation japonaise régulièrement.