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le 29 juil. 2012
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Blackadder sa vie, son oeuvre et son amertume. Quatre générations d’Edmund Blackadder (Rowan Atkinson) éclairent d’un jour nouveau le Moyen-Age, la Renaissance, la Régence et la 1ère guerre mondiale. Cynique et malchanceux son entourage se multiplie aussi dans une version toujours plus pathétique. Les descendants du serviteur idiot Baldrick (Tony Robinson) traînent la bêtise jusqu’à un stade inquiétant tout en cultivant une loyauté infaillible. Melchett (Stephen Fry) aiguise sa méchanceté jusqu’à la cruauté. George (Hugh Laurie) l’homme/enfant et Percy Percy/ Captain Darling (Tim McInnerny) sorte de double enjoué de Blackadder. Reste Lord Flasheart (Rik Mayall). Toujours doué, beau comme un Dieu et grand séducteur.
En visionnant la 1ère saison j’avais peur. Le propos est drôle, les reconstitutions bien foutues et les costumes impeccables. Mais avec une telle réputation je m’attendais à mieux. Autant vous dire que je n’ai pas été déçue par les 3 saisons suivantes, Blackadder est bien un chef-d’oeuvre. Une folie qui se joue de l’histoire pour démonter ses mythes, se moquer de l’aura de certaines périodes et figures et surtout livrer un nombre incalculable de trouvailles et de répliques cinglantes. De l’aveu même d’Atkinson la 1ère saison n’est pas aussi drôle qu’il l’aurait espéré. Co-créateur et co-auteur avec Richard Curtis (4 mariages et un enterrement, Love Actually) il cède sa place à Ben Elton (The Young Ones, Filthy, Rich & Catflap) dès la 2ème saison.
Soigné dans ses moindres détails Blackadder est un régal pour les plus intransigeants. L’écriture prend en compte la dimension autant humaine que sociale, sans trop en faire, pour une satire autant absurde que sinistre. Edmund excelle en insulte alambiquée et interminable quand ses supérieurs sont les grotesques représentations d’une élite ridicule. La reine Elisabeth 1ère (Miranda Richardson) est un enfant capricieux de même que le Prince Régent (Hugh Laurie). Les élections au 18ème siècle est une farce qui se déroule sous la forme d’une parodie mémorable de nos soirées électorales. Très intelligent dans son propos Blackadder n’en délaisse pas pour autant les personnages. Sans aller jusqu’à parler de véritable psychologie pour l’ensemble Edmund et son acolyte Baldrick se révèlent plus complexes, voire même émouvants. Difficile a imaginer, la série se révèle incroyablement juste et forte dans sa dernière saison. Sans renoncer à la comédie un seul instant elle parvient à rendre compte de l’absurdité que fut la boucherie de 14/18. La dernière réunion des quatre dans l’abri et l’attente de l’assaut final vous fout des frissons.
Blackadder est l’exemple parfait de l’équilibre entre une écriture ciselée et une interprétation juste. La scène avec le peloton d’exécution dans la dernière saison est à elle seule un monument de comédie. Racontant la 1ère guerre mondiale à travers le prisme blasé de Blackadder. Le ton oscille entre l’amertume et le cynisme jusqu’à cette scène quelque peu à part. Les soldats chargés d’exécuter la sentence du tribunal militaire sont des gamins grotesques dont la gravité de la charge leur échappe. Le risque était grand de voir cette apparition plomber l’épisode par son hors sujet. Pourtant elle trouve le juste milieu de la bouffonnerie par une direction d’acteur et une interprétation millimétrées.
Pour cette farce grandiose il fallait un pivot tout aussi grand. Rowan Atkinson bouffe l’écran avec une aisance folle. Son regard blasé est un délice et son visage élastique usé à juste dose. Entouré de géants il sait s’effacer. Tony Robinson offre a son Baldrick une dimension humaine touchante. C’est un con fini qui maîtrise parfaitement le rythme avec des répliques parfaitement envoyées. Stephen Fry s’impose naturellement quand Hugh Laurie investit avec bonheur cette cours de récré en costume d’époque. Tim McInnerny sobre n’oublie pas d’être efficace. Il me faut évoquer encore une fois Rik Mayall. Son cas est intéressant puisque sur ses 4 saisons il n’apparait qu’une fois en Mad Gerald (1ère saison, non-crédité) et trois fois en Lord Flasheart. Il y met tout son charisme pour le rival de Blackadder. Résultat il incarne à la perfection le voleur de scène. Je ne devrais plus être surprise et pourtant il m’a scotchée à chacune de ses entrées. Souvent cité comme un récurrent, sur toute la série ses scènes doivent durer au maximum 30 minutes.
Retrouvez sur mon blog une rétrospective et un hommage et portrait de Rik Mayall, un artiste généreux et génie comique : https://dismoimedia.com/2016/06/19/rik-mayall-hommage-a-lartiste-genereux-et-genie-comique/
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Créée
le 11 sept. 2016
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