Une des meilleures choses qui puisse arriver aux suites de série que l’on aime est de n’avoir rien de spécial à signaler à leur sujet. C’est bien le cas de la saison 2 de Yuru Camp qui continue son long fleuve tranquille.
Il faut dire qu’il est difficile de se planter quand on fait aussi simple. Cette deuxième saison continue d’être un anime léger sur le camping, tout en suivant le quotidien paisible d’un groupe de collégiennes.
Comme je l’avais souligné dans ma première critique, le point fort de Yuru Camp, celui qui le distingue de séries similaires, est Rin, un personnage dont le caractère remarquablement juste d’une personne réservée permet à bon nombre de spectateurs de facilement s’identifier avec. Après une première saison à établir la dynamique de ses personnages, et les bases du camping, il n’était plus question de savoir si Rin allait garder sa personnalité ou se fondre avec le reste du club de camping, mais bien de voir dans quelles proportions les différents acteurs de la série allaient être utilisés. Même si les derniers épisodes de cette saison se concentrent sur des activités en groupe, Rin garde heureusement, son privilège de solitaire intacte et continue d’être le principal protagoniste aux côtés de Nadeshiko, qui est finalement celle qui reçoit le plus de développements dans cette suite
L’évolution de Nadeshiko reste somme toute fort anecdotique, à l’image de l’introduction de son amie d’enfance, Ayano Toki, qui n’apparaît que brièvement. Yuru Camp est vraiment un anime qui ne prend pas de risques et se contente de poursuivre son rôle de série relaxante sans faire de vagues. Il n’y a pas de points d’orgues et peu de moments forts comme dans un Non non biyori par exemple. Néanmoins, son alchimie reste indéniable et il se dégage quelque chose de spécial dans cette poursuite de paysages bucoliques et de rêves ordinaires, juste assez cadencée par des moments sentimentaux et d’introspection pour ne pas devenir trop creuse (les scènes entre Rin et son grand-père sont sans doute mes préférées pour cette saison).
Malgré toute sa constance, Yuru Camp a bien changé, à un certain degré. C’est en tout cas mon impression après avoir observé le rôle de plus en plus accessoire du camping cette saison. Je l’avais déjà souligné dans mon précédent compte-rendu mais la série évite autant que possible les aspects plus ‘rudes’ et sauvages de cette activité. A l’image de la scène où Rin décide de faire demi-tour sur le (faux) pont en lianes, les personnages ne sortent pas des sentiers battus et se réfugient dans le shopping, la bouffe au resto ainsi que les visites de sites touristiques populaires. Cette orientation est loin d’être une trahison face à ses origines et l’on a encore droit à de beaux moments de bivouacs, sans compter le passage plus sérieux sur le danger du froid. De plus, on peut comprendre que le mangaka n’a pas voulu s’éterniser à répéter toujours le même train-train d’épisode en épisode. Mais tout de même, j’ai trouvé un peu dommage de ne pas voir un élargissement plus poussé de ses horizons, en dehors de la zone géographique explorée.
Si je devais être objectif, je pense avoir très légèrement moins aimé cette deuxième saison. Cependant, je n’ai pas besoin de l’être et en vérité, je suis simplement content d’avoir pu profiter à nouveau de Yuru Camp durant la saison hivernale. Cet anime reste une recette du bonheur et je ne me suis pas prêt de me lasser des aventures de Rin en mopette, qui continuent avec un long-métrage et peut-être de nouvelles saisons par la suite.