Le camping, ce n'est pas quand Patrick Chirac n'est pas attendu.
Non, pas du tout. Loin de là.
Les séries d'animation, ce n'est pas toujours des séries visuellement parfaites, avec de l'action, des titans et des terres promises quand le framerate lui n'est pas toujours titanesque ou promis.
Car voyez vous chers abonnés (vous êtes des cinglés à aimer lire mes bêtises) ou inconnus qui arrivaient sur cette critique, les séries d'animation japonaise peuvent être aussi fortes que des séries dont le but est de faire "suivre" une thérapie aux gens qui aiment bien regarder Arte (même si pour ma part, je passe car l'idée de suivre une thérapie télévisée m'effraie).
En réalité on peut voir le réconfort d'une série dans son intelligence supposée, ou bien simplement dans une sorte de perfection douce.
Non en fait pas une perfection douce, juste une sorte de chef d'œuvre banal, qui n'a rien de plus que ce qu'il est: un anime sur le camping. Il n'y a aucun autre enjeu. Yuru Camp est une thérapie, un remède à la période actuelle... une dose de culture indispensable là où d'autres ont jugé qu'elle n'était que secondaire après les croyances. Pour ma part et modestement, je crois au camping désormais et à la déesse douce de ce loisir, Rin.
La saison 2 se passe après la saison 1 (pour les deux du fond qui suivent pas et qui lisent en faisant autre chose) . Elle offre le même scénario que la première. Pas de fioritures dans l'histoire, du dépaysement, de la nourriture, des sourires à foison, parfois des dialogues touchants, parfois juste des sourires, puis encore des sourires doux. Cette seconde saison voit les personnages secondaires plus mis en avant, avec moins de Rin et un peu moins de Nadeshiko à l'écran. Globalement pour les curieux, cela se passe après leur camping à Noël entre le club de Camping et la merveilleuse Rin (oui j'en fais trop).
Visuellement, on est un petit cran au dessus de la saison 1. Certains paysages sont vraiment bien foutu, et il convient de comparer avec la série live pour se rendre compte le boulot qu'a fait le studio en charge de cet anime. Je n'avais pas remarqué ça avant de voir cette fameuse série live (qui est, à l'heure actuelle, qu'une redite en live de la saison 1 mais avec de vrais personnes un peu plus âgées que les filles de l'anime), pourtant le travail est remarquable. Je ne sais pas si l'aveuglement que j'ai envers cette série fait que je lui pardonnerais tout si jamais elle faisait quelque chose de mal, mais mon impression est qu'elle n'a que peu de défauts.
En terme d'OST et d'acting de la part des actrices, on est sur de l'excellent. Sans surprise, le casting est le même que sur la saison 1, avec des voix bien connues, ayant été marquantes dans Liz et l'oiseau bleu (ou Hibike Euphonium), ou encore une seiyuu qui est surement l'une des meilleure actuelle, à savoir Aki Toyosaki qui a doublé Yui dans K-ON!
A noter l'excellente performance de la seiyuu qui double Nadeshiko, elle rend cette fille très vivante et pleine d'énergie.
- Et sinon, le scénario, l'histoire sont bien?
Si le scénario est archi simple, la façon de raconter et de montrer l'ensemble est assez subtile. Parfois, les dialogues sont plutôt bavards et potentiellement communs, mais un peu à l'instar de ce qu'Horimiya est capable de faire (je reviendrais là dessus dans sa critique), Yuru Camp S2 arrive à faire parler ses protagonistes avec leur cœur.
Et c'est joli et touchant. Parfois vous allez verser une larme sans comprendre pourquoi, juste parce que c'est beau.
L'ambiance générale de l'anime aide à la sincérité, il ne faut pas se le cacher. L'authenticité des aventures de ces filles, le fait qu'elle ne soit pas des stéréotypes évidents et qu'elles correspondent plus à des nuances de filles "gentilles" aide le récit. Pas d'héroïne spectaculaire, elles finissent toute par montrer qu'elles sont toutes dignes d'être la préférée du spectateur. Bien sûr, Rin et Nadeshiko se détachent, mais finalement le récit donne la part belle à chacune. L'équilibre, la
sérénité et la tranquillité que dégage cette histoire est apaisante. On se sent dans un autre monde quand on voit Rin découvrir des endroits, on partage sa vie et on voit la beauté de la nature à travers ses yeux. Quand on suit Nadeshiko, on comprend que son enthousiasme est remplit de bonté humaine, qu'elle ne peut pas être méchante même si elle le souhaitait de toute ses forces. Au delà de pas mal de clichés et de la façon de communiquer nippone, cet anime va jeter les clichés et les choses vues et revues à la poubelle.
Yuru Camp et ses deux saisons est un remède à la déprime, et vital et donne envie de parcourir la région où elles vivent. Certes le schéma est archi répétitif mais la progression du récit est douce, cet anime est à contre courant de tout ce qui existe actuellement, et c'est SA plus grande force. Rien n'est comme Yuru Camp (à part peut-être et je le murmure seulement, K-ON!), rien ne l'a été à ma connaissance (quoi que A place further than the universe allait dans ce sens) et dans une période difficile, Yuru Camp est un anime qui a sa place, comme un médicament, comme une œuvre pour laquelle on peut avoir une sorte de sourire béat. Parce que l'on sait qu'on l'aime parce que cet anime n'a rien à démontrer, n'a aucune promesse à faire, n'a aucun titans à tuer, ne cherche pas à zigouiller du démon. Le monde peut s'arrêter que Yuru Camp continuera de vivre, comme une Evangelion que Shinji aurait laissé errer dans l'univers parce qu'il l'aurait rejetée en ne montant pas dedans. Enfoiré de Shinji, qui lui aussi avait fait du camping à l'époque tient, coïncidence? On nous ment!
Alors voilà mon dilemme, dois-je l'écrire, dois-je dire au risque de comprendre, après la quinzième occurrence dans ce texte élogieux, que j'en fais trop en disant que cet anime est merveilleux? En réalité, aucune démonstration malhabile que vous pourriez lire ici ne vous ferra apprécier plus cet anime qu'un autre. Yuru Camp se mérite et se regarde si on veut le voir pour ce qu'il est. Il n'a pas la qualité intrinsèque d'un des autres animes de l'hiver comme Horimiya qui lui est brillant par nature, il n'est pas aussi original que Wonder Egg Priority. Il ne raconte pas un combat courageux comme d'autres animes.
Il n'offre que la simplicité, le temps, la vie comme elle est. C'est une invitation à regarder au delà de notre horizon, vers là où le soleil se lève et où brillent un groupe de filles à l'humanité admirable. Yuru Camp est un chef d'œuvre de douceur, un médicament isyashikei à destination des humains qui aiment l'animation et qui souhaitent un moment unique. Il est une œuvre dont on peut tomber amoureux à chaque seconde qui passe et pour qui cet amour sera partagé par un paysage qui comblera un cœur vide.
Cela devrait être illégal de ne pas aimer Yuru Camp.
Cela devrait être illégal qu'il n'y ait plus d'épisodes supplémentaires de Yuru Camp à regarder au moment où j'écris le point final de cette critique. Et j'entends à militer pour l'inscription au patrimoine mondial du camping tel que prôné par Rin. De plus, je vous invite à réhabiliter l'image du camping auprès du commun des mortels en leur montrant cet anime! Parce que la tente Quéchua est notre amie, et que nous lui vouerons notre passion en plantant ses sardines dans la terre pour profiter du calme d'un terrain magique! Et oui, notre mouvement aura sa place dans le top des animes sur myanimelist, make Yuru Camp great again!
Critique non réutilisable sauf par Rin Shima elle même (paraît-il qu'elle a écrit une lettre sur la critique de la première saison en mon pseudo!)
- Bonus Stage: promotion de la franchise: Yuru Camp
A noter, si comme moi vous êtes complètement gaga rien qu'à l'idée de voir quelque chose en rapport avec cette série qu'il y a une seconde saison pour la série en live action (basée sur l'anime) et qu'un jeu vidéo (en VR) vous permettra si j'ai bien compris de camper avec Rin. Je crois même qu'il y a un autre jeu de prévu (pas trop d'info en plus), mais sachez néanmoins qu'il y a 9 tomes de manga pour prolonger la thérapie avec Nadeshiko, Rin et les autres! Et le pire dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui, jour de la diffusion du dernier épisode de l'anime et jour de diffusion du premier épisode de la seconde saison de la série live action, on apprend qu'un film d'animation existera! (pour ce dernier, Rin semble adulte et conduire une moto!)