Largo Winch, diffusée sur M6 en 2001, c’est l’histoire d’un orphelin qui découvre qu’il est héritier d’un empire financier. Entreprises, actionnaires, mallettes pleines de cash : tout est là pour en faire le roi du capitalisme international, mais Largo, lui, préférerait passer ses journées à faire du jet-ski et à courir après les aventures plutôt qu’à gérer un conseil d’administration. En bref, Largo Winch, c’est le playboy milliardaire sans le côté super-héros, qui tente tant bien que mal de concilier ses passions de James Bond et ses obligations d’homme d’affaires, souvent avec des résultats… pour le moins incertains.
Largo, incarné avec un sourire d’une blancheur aveuglante, est ce qu’on appelle un "héros à problème" : il est riche, charmant, sportif… mais un peu dépassé par la vie qu’il mène. Chaque épisode le voit plonger dans une nouvelle intrigue où ses compétences en arts martiaux, en drague et en filature lui sont plus utiles que ses compétences de gestionnaire. Sa société, le Groupe W, est la cible de conspirations aussi complexes qu’inexplicables, où chaque réunion d’actionnaires ressemble plus à un dîner de méchants qu’à une rencontre de business. Entre les trahisons internes, les complots, et les adversaires plus caricaturaux les uns que les autres, on se demande parfois comment ce groupe milliardaire tient encore debout.
L’intrigue est un mélange de suspense, de courses-poursuites et de conspirations financières à rebondissements multiples. Chaque épisode semble vouloir nous embarquer dans une histoire plus rocambolesque que la précédente, avec des antagonistes aux noms improbables, des agents doubles qui changent de camp plus vite qu’un serveur WiFi instable, et des voyages internationaux qui semblent se dérouler en quelques heures grâce à la magie de la télévision. Mais ne cherchez pas la logique ou la profondeur : ici, on est dans le style plutôt que dans le réalisme.
Visuellement, Largo Winch mise beaucoup sur son ambiance de jet-set, avec des yachts, des hôtels de luxe, et des voitures de sport. C’est un peu comme si chaque épisode cherchait à rivaliser avec une pub pour des montres suisses : tout est stylisé, léché, avec une esthétique qui cherche à crier "classe internationale" à chaque plan. Le problème ? Parfois, on sent que le budget n’a pas toujours suivi, et certaines scènes d’action ressemblent plus à des cascades de série B qu’à des prouesses dignes de James Bond. Les bagarres sont un mélange de kung-fu de pacotille et de ralenti dramatique, ce qui peut donner un effet comique involontaire pour les spectateurs à l’œil aiguisé.
Le personnage de Largo est entouré de quelques fidèles, dont Simon, son ami un peu déjanté qui n’a rien contre l’idée de mettre les pieds dans des situations risquées sans réfléchir. Simon est un peu le clown de l’équipe, là pour allonger la note d’humour et servir de prétexte à des mésaventures qui laissent Largo dans des situations aussi improbables qu’imprévues. Côté sérieux, on trouve également Joy, une alliée aux compétences mystérieuses et à la loyauté inébranlable, bien que, soyons honnêtes, même elle a parfois l’air de se demander ce qu’elle fait là.
Le gros défaut de Largo Winch, c’est que la série prend souvent ses intrigues bien trop au sérieux malgré le côté improbable de ses scénarios. Entre les réunions ultra-secrètes et les menaces d’assassinat, le ton oscille entre la parodie involontaire et le drame sans retenue. Le spectateur se retrouve alors à hésiter entre le suspense et le fou rire, surtout lorsque les dialogues tentent de donner des airs de gravité à des situations qui frôlent l’absurde.
En résumé, Largo Winch est une série qui veut incarner le rêve du playboy aventurier mais finit par ressembler à une sorte de telenovela d’espionnage corporate. Si vous cherchez une série où les yachts explosent, où les méchants ricanent derrière leurs verres de whisky, et où les retournements de veste sont aussi fréquents que les sourires de Largo, alors Largo Winch peut offrir un divertissement léger et sans prétention. Mais pour ceux qui espèrent un thriller international réaliste, préparez-vous à une aventure où l’extravagance et l’invraisemblable l’emportent toujours sur la logique – et où, parfois, le plus grand mystère reste comment le Groupe W arrive à survivre à tout ce chaos.