Las Vegas, diffusée sur NBC en 2003, c’est un peu comme si quelqu’un avait mélangé les néons éclatants du Strip avec un soap opéra survitaminé et avait saupoudré le tout de moments de surveillance digne d’un épisode de Mission Impossible... mais version casino. L’idée est simple : on suit les coulisses du Montecito, un casino fictif où tout brille, de l’enseigne aux personnages qui y travaillent, mais où les intrigues sont aussi légères qu’un jeton de poker sur une table de blackjack.
Le décor est posé : le Montecito, un casino clinquant à Las Vegas, est géré par un ex-agent de la CIA, Ed Deline (James Caan), un homme aussi rigide qu’un cocktail sans alcool. À ses côtés, Danny McCoy (Josh Duhamel), ancien marine et maintenant responsable de la sécurité, est là pour gérer tout ce qui pourrait mal tourner, ce qui, étonnamment, arrive plus souvent qu’on ne le pense. De la triche aux histoires d’amour torrides, en passant par des vols mystérieux, tout est traité avec autant de sérieux que si la ville entière reposait sur une partie de craps truquée.
Dès le départ, la série promet de l’action, des intrigues à rebondissements et des scènes de surveillance high-tech où Danny et Ed déjouent les pires escroqueries en scrutant des écrans comme des faucons. Le problème ? La plupart des intrigues finissent par tourner en rond comme une roulette fatiguée. Chaque épisode semble suivre le même schéma : problème au casino, moment de tension, Danny sauve la mise (parfois au sens propre), et on termine avec une petite leçon de vie déguisée. Ça aurait pu être efficace si la série n’essayait pas de nous vendre du rêve à chaque minute, avec des plans de Las Vegas qui scintillent comme des étoiles filantes... mais sans vraiment briller.
L’un des aspects les plus "amusants" de Las Vegas est cette obsession avec la sécurité du casino. On pourrait penser que le Montecito est un centre d’espionnage international tant les moyens déployés pour attraper des tricheurs sont dignes d’un film d’action. Des caméras partout, des logiciels ultra-performants, et une équipe qui semble prête à tout pour éviter que quelqu’un ne vole une poignée de jetons. Ed Deline, en bon chef de la sécurité, gère son équipe comme s’il commandait une opération militaire. On pourrait croire qu’à tout moment, une invasion extraterrestre pourrait frapper, mais non, ce ne sont que des touristes trop gourmands avec la chance.
Et puis, il y a les personnages secondaires, qui sont aussi glamour que l'éclairage du casino. Delinda (Molly Sims), la fille d’Ed, est une sorte de version moderne de la fille à papa qui veut s’émanciper... mais qui finit toujours par se retrouver dans des situations sentimentales aussi prévisibles qu’un mauvais tirage au keno. Sam (Vanessa Marcil), l'agent VIP du Montecito, est là pour s'assurer que les gros clients dépensent encore plus, mais elle a surtout le rôle de celle qui jongle entre ses propres intrigues amoureuses et les caprices des millionnaires. Et enfin, Mike (James Lesure), le génie de la technologie, qui semble capable de tout réparer (y compris les cœurs brisés des autres personnages).
Mais ce qui cloche le plus dans Las Vegas, c’est cette impression que tout est un peu trop surfait. Les dialogues sont souvent aussi clinquants que les costumes des croupiers, avec des répliques clichés qui tombent à plat. Les scènes censées être tendues manquent de vraie tension, et les "rebondissements" sont souvent prévisibles. On se retrouve à se demander pourquoi tout le monde semble prendre tellement à cœur des situations qui, au fond, ne sont que des problèmes de casino – on parle de gens qui misent de l’argent, pas de la fin du monde !
Visuellement, Las Vegas en met plein la vue avec ses lumières, ses décors fastueux, et ses plans de Las Vegas qui défilent comme si la ville était un personnage à part entière. Et c’est peut-être l’un des rares points forts de la série : elle capte bien l’esprit de Vegas, cette ville qui ne dort jamais et où tout semble toujours briller... en surface. Mais sous les paillettes, l’intrigue se révèle souvent aussi superficielle qu’une carte de fidélité de joueur compulsif.
Les romances, bien sûr, ne manquent pas. Danny, avec son sourire ravageur et son charme de marine reconverti, attire l’attention de plusieurs personnages féminins. Mais ces intrigues amoureuses sont aussi rapides à s'enflammer qu’à s’éteindre. On passe d’une romance à une autre sans trop se poser de questions, et les drames sentimentaux sont aussi fréquents que les tours de roulette. Le résultat, c’est qu’on se désintéresse vite des enjeux émotionnels, car on sait déjà qu’ils seront résolus au prochain jackpot.
En résumé, Las Vegas est une série qui mise beaucoup sur le clinquant et l’éclat de la ville du péché, mais qui se perd souvent dans des intrigues répétitives et des personnages stéréotypés. Entre ses moments de tension artificielle, ses romances prévisibles et ses tentatives d’action qui manquent de punch, la série finit par ressembler à une machine à sous fatiguée : elle attire par ses promesses de gros gains, mais au final, elle vous laisse repartir avec quelques centimes et l’impression d’avoir perdu plus de temps que prévu. Si vous aimez les néons et les jeux d’argent, Las Vegas peut offrir un divertissement léger. Mais pour ceux qui cherchent une intrigue vraiment captivante, vous risquez de faire "banco" un peu trop vite.