Ready, Set, Hut!
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Une bonne surprise : les séries tv netflix sont d'un bon niveau, sans forcément passer par une débauche d'effets spéciaux à la Marco Polo (que j'aime bien par ailleurs). Last Chance U renouvelle un peu le genre de la série sportive en se mettant au documentaire tout en conservant les codes du genre.
En effet, on est assez loin de Friday Night Lights ici. Pas de développement sentimental sur les personnages ni d'image soigneusement étudiée pour les protagonistes... Tout juste quelques ébauches qui cherchent surtout à montrer la réalité du sport universitaire aux USA. Par exemple, le duel entre les quaterbacks, tarte à la crème de ce genre d'histoire n'est évoqué que pour l'abandonner aussi vite. Ils sont deux, différents et complémentaires. Sans apprécier d'être sur la touche, ils savent réfréner leur égo et accepter les choix de leur entraîneur.
De même, que ce soit le coach ou la conseillère d'orientation, personnage dont on comprend rapidement le rôle capital dans l'encadrement et la progression scolaire de chaque athlète, on se les prend en pleine poire sans explication préalable ou a posteriori. Leurs actes parlent pour eux, ce qui fait oublier les bégaiements du coach ou les minauderies de la C.O.
Et puis il y a cette fin décevante au niveau de la charge sentimentale mais qui en revanche assume pleinement de montrer la réalité du sport universitaire. Pas de victoire miraculeuse, une bonne dose d'injustice vraisemblable et surtout un dénouement qui tranche avec les facilités narratives sans être révolutionnaire.
C'est une bonne série pour découvrir la misère intellectuelle et sociale des USA profonds (Mississippi, sacré trou), entre rednecks à meulette et accent de bouseux, communauté afro-américaine gangrénée par la violence et la pauvreté, mais aux codes urbains triomphants, et petite bourgeoisie de notables vieillissants... Sans parler de la violence profonde qui sous-tend la vision du monde et du sport (et même du désir) qui règne dans ce pays et qui commence à s'imposer aussi chez nous.
Un instantané révélant l'évolution de la société nord-américaine, une fresque sportive aux matchs bien filmés sans être renversants, une BO accrocheuse assez cool, des dialogues décevants comme la réalité qui ne dissimulent pas les 300 mots de vocabulaire des jeunes athlètes : Last Chance U ne marquera pas l'histoire des séries tv mais mérite d'être regardée, ne serait-ce que pour se rendre compte du monde qui vient.
Créée
le 21 août 2016
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